Le Front national est un parti « nationaliste et socialiste » (Guéant)

Le ministre français de l’Intérieur, Claude Guéant, a estimé dimanche que le Front national n’était pas un parti républicain mais un parti « nationaliste et socialiste » en soulignant ses affinités avec les thèses extrémistes et racistes, voire néo-nazies.

Ce proche de Nicolas Sarkozy est accusé par la gauche de se rapprocher lui-même de certains thèmes du FN sur l’immigration et l’insécurité pour tenter de capter les voix du parti d’extrême-droite et répéter ainsi ce qui fut la clé du succès de l’UMP en 2007.

Réduire de 180.000 à 10.000 le nombre d’immigrés légaux, "c’est tout à fait fantaisiste", a dit le ministre de l’Intérieur, interrogé par Radio J sur cet objectif réaffirmé mercredi dernier par la candidate du Front national à l’Elysée.

"En la suivant on ne pourrait plus accepter aucun regroupement familial (…) aucun malade en détresse vitale", ni d’étudiants étrangers, a-t-il ajouté, faisant aussi remarquer que le chiffre de 10.000 correspond au nombre de réfugiés politiques accueillis chaque année en France.

Pour l’immigration légale, a encore dit le ministre, "je pense qu’il serait bien de revenir à un chiffre qui était celui que nous connaissions avant que le gouvernement Jospin ouvre les vannes", c’est-à-dire "de l’ordre de 150.000".

L’immigration est une chance pour la France ou pas ? "Ca a été une chance, ça c’est sûr", a répondu M. Guéant. "Aujourd’hui, force est de dire que nous avons 2,8 millions de demandeurs d’emploi, que la population immigrée légale connaît un taux de chômage très important puisqu’il est de 24%, et que par conséquent il faut que nous réduisions l’immigration de travail".

"Le masque tombe, Marine Le Pen a essayé de donner des nouvelles couleurs au Front national (…) mais de temps à autre on sent que l’armure se fend et que le naturel revient", a-t-il dit, rappelant que Marine Le Pen s’était rendue dernièrement à un bal fréquenté par des néo-nazis à Vienne.

Il remarque que la candidate d’extrême-droite manie par ailleurs des thèmes à ses yeux socialistes sur les sujets sociaux. "Ce n’est pas un parti républicain de mon point de vue, c’est un parti qui est nationaliste et socialiste", a-t-il dit. Il a toutefois estimé que l’éventuelle exclusion de l’élection de Marine Le Pen, si elle n’obtenait pas les 500 parrainages d’élus nécessaires, serait une "anomalie".

Enfin à propos de la polémique récente sur la viande halal – dont Mme Le Pen a affirmé qu’elle était omniprésente dans la distribution en Ile-de-France -, le ministre a lâché : "Comme d’habitude elle cherche à susciter des frayeurs dans le pays".

"C’est une composante de la liberté religieuse que de consommer, pour les musulmans, de la viande halal, comme, pour les juifs, c’est un élément de leur liberté religieuse qui est garantie par la Constitution de la République que de consommer de la viande casher", a-t-il poursuivi.

Le FN a réagi dans la soirée en demandant la démission de Claude Guéant pour avoir, selon lui, "insulté des millions de patriotes attachés à la Nation et à la République".

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte Lire la suite