La principale autorité religieuse d’Egypte, Al Azhar, avertit contre un risque de guerre civile en Egypte

La principale autorité religieuse d
La principale autorité religieuse d’Egypte, l’institution sunnite Al Azhar, a évoqué vendredi le risque de "guerre civile" dans le pays en raison des appels à manifester lancés aussi bien par les opposants à Mohamed Morsi que par les partisans islamistes du chef de l’Etat.

Les opposants libéraux, laïques et de gauche appellent leurs compatriotes à se rassembler vendredi sur la place Tahrir, berceau de la révolution de 2011 dans le centre du Caire, ainsi que dans d’autres villes, avant les grandes manifestations qu’ils espèrent pour dimanche, un an jour pour jour après la prestation de serment du président islamiste.

Les Frères musulmans, au pouvoir, comptent pour leur part rassembler leurs partisans à la sortie des prières du vendredi près d’une mosquée du nord du Caire.

Ils affirment qu’un membre de la confrérie a été tué par balles jeudi soir dans l’attaque d’une permanence du mouvement islamiste à Zagazig, dans le delta du Nil. Au total, cinq personnes sont mortes dans les violences politiques au cours de la semaine écoulée, et des dizaines d’autres ont été blessées.

Les Frères musulmans disent que toutes les personnes tuées étaient des partisans de Mohamed Morsi, ce qui n’a pu être vérifié de source indépendante.

L’armée, en alerte sur les sites stratégiques, a prévenu les deux camps qu’elle interviendrait si la situation devenait chaotique. "La vigilance est requise pour nous assurer de ne pas basculer dans la guerre civile", dit pour sa part l’université Al Azhar dans un communiqué repris par les médias qui condamne les "bandes criminelles" ayant attaqué des mosquées.

L’institution cairote, qui garde traditionnellement ses distances avec la classe politique, exhorte en outre l’opposition à accepter l’offre de dialogue de Mohamed Morsi plutôt que de persister à vouloir manifester dimanche.

Le chef de l’Etat a proposé mercredi soir, dans un discours télévisé, d’amender la Constitution et de promouvoir la réconciliation nationale, des propositions jugées trop vagues par ses adversaires.

"Le discours de Mohamed Morsi n’a fait que renforcer notre détermination à réclamer une élection présidentielle anticipée afin d’atteindre les objectifs de la révolution", a déclaré la coalition de l’opposition libérale, à l’issue d’une réunion de ses dirigeants.

"Nous avons bon espoir que les masses égyptiennes descendent par millions dans les rues d’Egypte le 30 juin pour confirmer leur volonté de remettre sur les rails la révolution du 25 janvier (2011, début des manifestations qui ont fait tomber le régime de Hosni Moubarak, NDLR)", a ajouté la coalition.

Plusieurs mouvements de protestation depuis la chute de Moubarak n’ont pas toujours réussi à atteindre leurs objectifs mais le mécontentement de la population s’alimente d’une dégradation des conditions économiques.

Dans son discours, Mohamed Morsi a menacé de poursuites judiciaires plusieurs hautes personnalités et accusé certains juges ou fonctionnaires de lui faire obstruction, et les propriétaires de médias libéraux de partialité.

Mohamed al Amin, propriétaire de la chaîne de télévision CBC, connue pour tourner en dérision le président Morsi, s’est vu interdire de quitter le pays, quelques heures après avoir été critiqué nommément par le chef de l’Etat.

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