La Maison de l’histoire de France s’installera à Paris
Projet cher à Nicolas Sarkozy, cette nouvelle institution prendra place sur le site parisien des Archives nationales.
C’est après avoir visité dimanche la grotte de Lascaux, grand lieu de la préhistoire, que le chef de l’Etat a fait connaître son arbitrage entre les différents sites possibles.
"Nous avons décidé de retenir comme siège de cette nouvelle institution le site des Archives nationales, grand quadrilatère regroupant au coeur de Paris les hôtels de Soubise et de Rohan autour de grands jardins", a-t-il déclaré dans un discours prononcé aux Eyzies-de-Tayac (Dordogne).
Le chef de l’Etat a précisé que la création de cette Maison de l’histoire de France serait symbolisée par l’ouverture "au printemps prochain" des jardins des Archives nationales, actuellement fermés au public, puis par une "première grande exposition" dès la fin de l’année 2011", dont il a confié la préparation au ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand.
La Maison de l’histoire de France, qui sera créée "dans les prochains jours", "s’incarnera dans un réseau de musées", a-t-il dit. Ils constitueront "le premier cercle d’un réseau appelé à tisser des liens avec les mille musées d’histoire éparpillés sur tout le territoire", a-t-il ajouté.
Neuf musées nationaux, représentants diverses périodes historiques, doivent passer sous la bannière de la Maison de l’histoire de France, a-t-on appris de source proche du dossier. Il s’agit du musée de la Préhistoire des Eyzies de Tayac, du musée d’archéologie de Saint-Germain-en-Laye, du musée du Moyen-Age de Cluny, du musée de la Renaissance d’Ecouen, du château de Pau, du château de Fontainebleau, de la Malmaison, du musée de Compiègne et du musée des plans reliefs aux Invalides.
Depuis son élection en 2007, Nicolas Sarkozy défend le projet de créer un musée de l’histoire de France. Le 13 janvier 2009 à Nîmes, présentant ses voeux au monde culturel, le chef de l’Etat en a pris officiellement l’engagement, afin de "renforcer l’identité qui est la nôtre, l’identité culturelle".
Pour faire son choix, Nicolas Sarkozy disposait de pas moins de trois rapports (Hervé Lemoine, Jean-Pierre Rioux, Jean-François Hebert) passant au crible les différents sites possibles (Invalides, châteaux de Versailles, de Fontainebleau ou de Vincennes, Hôtel de la Marine, île Seguin, etc.).
Ces derniers mois, le site parisien des Archives, rue des Francs-Bourgeois, s’est peu à peu imposé, à la fois par son caractère central, son accessibilité et le fait qu’une part de ses locaux allait être prochainement libérée.
Une grande partie des archives conservées dans ce vaste quadrilatère de 34.000 m2, composé de huit hôtels particuliers, doit partir à Pierrefitte-sur-Seine (Seine-Saint-Denis) d’ici 2013.
Le site parisien des Archives nationales ne doit garder que les documents de l’Ancien Régime et les minutes des notaires parisiens. Pour s’installer, la Maison de l’histoire de France a besoin d’environ 10.000 m2.
L’intersyndicale CFDT-CFTC-CGC-CGT des Archives nationales a d’ores-et-déjà protesté contre le projet, estimant que la Maison de l’histoire de France n’y a "pas sa place".
Le coût de réalisation devrait tourner autour de 80 millions d’euros, selon une source proche du dossier qui souligne que les hôtels particuliers avaient de toute façon besoin d’être restaurés. Le quartier général de la Maison de l’histoire de France devrait être prêt pour 2015.
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