L’Australien Peter Greste, l’Egypto-canadien Mohamed Adel Fahmy et l’Egyptien Baher Mohamed avaient été arrêtés le 29 décembre dans le bureau qu’ils avaient aménagé dans un hôtel du Caire.
Le parquet accuse les trois journalistes d’avoir "filmé des installations de sécurité, menacé l’ordre public et travaillé sans autorisation". La justice soupçonne aussi M. Fahmy d’appartenir aux Frères musulmans, désormais considérés par les autorités comme un "groupe terroriste" dont les membres risquent de lourdes peines de prison.
M. Fahmy est un journaliste renommé qui a auparavant travaillé pour la chaîne américaine CNN et n’a pas de lien connu avec la confrérie du président destitué Mohamed Morsi. M. Greste a pour sa part travaillé pour la BBC et obtenu le prestigieux prix Peabody en 2011 pour un documentaire sur la Somalie.
Les trois journalistes sont en outre accusés d’avoir "soutenu (les Frères musulmans) en leur fournissant des équipements, des informations et des enregistrements défendant leurs intérêts".
Depuis la destitution de M. Morsi par l’armée début juillet, la couverture par Al-Jazeera de la répression des manifestations pro-Morsi exaspère les nouvelles autorités égyptiennes.
Deux autres journalistes d’Al-Jazeera sont actuellement détenus, dont Abdallah Elshami, arrêté le 14 août alors qu’il couvrait la dispersion d’un rassemblements pro-Morsi au Caire.
Al-Jazeera a appelé jeudi l’Egypte à "libérer immédiatement et sans condition" ses cinq journalistes et dénoncé une tentative de "museler" le travail de la chaîne et de lui "faire obstruction".