La CIA avait aussi été alertée au sujet de Tamerlan Tsarnaev

La CIA avait aussi été alertée au sujet de Tamerlan Tsarnaev
Une unité antiterroriste de Boston placée sous la direction du FBI a été alertée quand Tamerlan Tsarnaev, le jeune homme d’origine tchétchène soupçonné d’avoir commis le double attentat du 15 avril avec son frère Djokhar, s’est rendu en Russie, a-t-on appris mercredi de sources officielles.

Moscou, qui avait déjà sollicité le FBI à son sujet début 2011, l’a fait une deuxième fois fin septembre de la même année auprès de la CIA, qui a alors demandé l’ajout de son nom dans la base de données TIDE gérée par le Centre national de l’antiterrorisme (NCTC), a précisé un membre des services de renseignement ayant requis l’anonymat.

Reuters avait déjà annoncé mardi que le nom de Tamerlan Tsarnaev figurait dans cette base de données, beaucoup plus vaste que la liste des suspects auxquels les Etats-Unis interdisent l’entrée sur leur territoire.

Plusieurs parlementaires américains se sont interrogés sur l’efficacité des communications entre les différents services de sécurité dans cette affaire.

Le FBI, qui nie toute négligence, dit avoir mené une enquête qui n’a rien révélé d’inquiétant pour la sécurité des Etats-Unis.

Tamerlan Tsarnaev, qui était âgé de 26 ans, a été tué jeudi soir dans une fusillade avec la police et son frère Djokhar, 19 ans, a été arrêté le lendemain. Grièvement blessés, il est soigné depuis dans un hôpital de Boston où son inculpation lui a été notifiée lundi.

A la demande du FSB, les services de renseignement russes qui présentaient Tamerlan comme un islamiste radical, le FBI a mené une enquête de mars à juin 2011, a-t-on précisé de sources officielles.

Dans le cadre de cette enquête, son nom a été introduit en mars 2011 dans une base de données des douanes américaines nommée TECS, où il est resté un an.

Du fait de sa présence sur cette liste, la Joint Terrorist Task Force, unité transversale dirigée par le FBI à Boston, a été alertée lorsque Tamerlan s’est rendu en Russie pour six mois en janvier 2012.

"IL N’Y AVAIT PAS D’INFORMATION INQUIÉTANTE"

Les différents fonctionnaires interrogés divergent toutefois en ce qui concerne le destinataire de cette alerte. Pour certains, elle a été adressée au responsable du FBI chargé de l’enquête sur Tamerlan, pour d’autres à un agent des douanes affecté à la Task Force.

Quoi qu’il en soit, les sources disent ignorer quelle suite a été donnée à cette alerte. Ce point intéresse particulièrement l’administration américaine, souligne-t-on.

Entendue mardi au Congrès, la secrétaire à la Sécurité intérieure Janet Napolitano a expliqué que le nom de Tamerlan avait été effacé automatiquement de la base de données alors qu’il se trouvait à l’étranger.

A Washington, on nie toute négligence. "Je ne comprends pas pourquoi le retour de quelqu’un dans son propre pays aurait dû donner l’alerte. Tout ramène à cette évaluation: il n’y avait pas d’information inquiétante", a souligné un membre de l’administration ayant requis l’anonymat.

Apparemment insatisfait de l’enquête du FBI, le FSB russe a donc pris contact fin septembre 2011 avec la CIA et lui a transmis les mêmes informations.

"La CIA a partagé toutes les informations fournies par le gouvernement étranger, notamment deux dates de naissance possibles et son nom, ainsi qu’une possible variante. Aucune information n’a été mal introduite dans le système de surveillance. Toutes les informations ont été communiquées précisément comme les autorités étrangères nous les ont fournies", a assuré le membre des services de renseignement cité plus haut.

Dutch Ruppersberger, membre démocrate de la commission du Renseignement de la Chambre des représentants, a quant à lui indiqué que le FBI avaient demandé à plusieurs reprises davantage d’informations à la Russie, sans jamais obtenir de réponse.

"Ils ont suivi les procédures qui étaient nécessaires après avoir reçu cette information, mais ils n’ont ensuite rien eu de plus de la part des Russes", a-t-il expliqué mercredi après l’audition de représentants du département de la Sécurité intérieure, du FBI et du Centre national de l’antiterrorisme.

Les informations russes ont été traitées "de façon adéquate", a pour a part jugé Adam Schiff, député démocrate de Californie qui siège également dans la commission du Renseignement.

"Nos agences reçoivent des milliers et des milliers de pistes comme celles des Russes", a-t-il souligné, ajoutant que certains Etats utilisent cette méthode à l’encontre d’opposants politiques.

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