Les dirigeants ouest-africains reprochent aux militaires, arrivés au pouvoir par la force en septembre 2021, de ne pas envisager le retour des civils au gouvernement avant au moins trois ans, rapportent des médias.
« Nous avons décidé de prendre des sanctions contre la Guinée », a déclaré à des médias le président de la commission de la Cedeao, Omar Aliou Touray, après un sommet à huis clos à New York, en marge de l’Assemblée générale des Nations unies.
Selon un document résumant la réunion des chefs d’Etat, il a été arrêté la prise de « sanctions progressives » sur des individus et contre le pouvoir guinéen.
« Très rapidement, le président en exercice de la Cédéao et le président de la commission de la Cédéao vont établir une liste de personnes à sanctionner et, de manière graduelle, appliquer ces sanctions », note le texte.
Tous les dirigeants ouest-africains –à l’exception du Mali, de la Guinée et du Burkina Faso, ont, d’autre part, réclamé la libération de 46 militaires ivoiriens encore détenus au Mali depuis le 10 juillet dernier.
« Mardi , la Cédéao dépêchera au Mali les présidents du Ghana, du Togo et du Sénégal pour obtenir leur libération. (…) L’heure des coups d’Etat est révolue », a ajouté Omar Aliou Touray.
La Côte d’Ivoire avait appelé récemment à la tenue d’un sommet de la CEDEAO « dans les meilleurs délais » devant l’aggravation du contentieux avec le Mali, réclamant même des sanctions contre son voisin.
Le président de la Cedeao, le Bissau-Guinéen Umaro Sissoco Embalo, a prévenu, dans une interview mercredi aux médias français RFI et France 24, que la Guinée allait au devant « de lourdes sanctions » si le pouvoir en place persistait à vouloir se maintenir trois ans.
Le gouvernement de la transition en Guinée a dénoncé ces déclarations du président Embalo en l’accusant de pratiquer une diplomatie « de guignols ».
« Le mensonge grossier et les propos qui s’apparentent à de l’intimidation sont de nos jours des pratiques rétrogrades qui n’honorent pas son auteur et ternissent par la même occasion l’image de marque de la CEDEAO. Nous ne pouvons pas porter cette honte », a affirmé jeudi dans un communiqué lu par le ministre Porte-parole de la Présidence, le Colonel Amara Camara, et publié sur la page Facebook de la présidence de la République de Guinée.