L’une des Françaises tuées en Argentine « tenait des cheveux »
Ce sont deux filles françaises, l’une présente un impact de balle dans le dos et l’autre présente un impact de balle dans la tête et des traces de violences sexuelles ». En Argentine, c’est le choc. Surtout dans la province de Salta, dans le nord du pays, une zone bien connue des touristes. La police poursuit toujours les recherches du ou des meurtriers des deux jeunes Françaises, Cassandre et Houria, âgées de 24 et 29 ans, dont les corps présentant des impacts de balles ont été trouvés vendredi dans un site de randonnée. Les corps ont été découverts sur le mont San Lorenzo, à 12 kilomètres à l’ouest de Salta, capitale de la province du même nom, à 1.600 kilomètres au nord de Buenos Aires.
Le consul général de France à Buenos Aires, Patrick Flot, qui avait prévu de se rendre dimanche à Salta a dû suspendre son voyage en raison du climat, a indiqué une source du gouvernement provincial. Les familles des deux Françaises, reçues dimanche à Paris par le secrétaire d’Etat chargé des Français de l’étranger, David Douillet, ont demandé que "leur douleur soit respectée et que leur intimité respectée", selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères, et souhaité que leurs identités ne soient pas divulguées.
"Le secrétaire d’Etat a exprimé sa solidarité avec les familles et les a assurées de la mobilisation des services de l’Etat, tant à Paris qu’en Argentine, pour les aider dans cette épreuve", ajoute le communiqué. Un peu plus tôt, le Quai d’Orsay avait affirmé faire "pleinement confiance aux autorités argentines (…) pour faire toute la lumière sur ces meurtres afin que les responsables soient identifiés et jugés".
"Elle tenait des cheveux de l’agresseur dans son poing fermé"
Selon des sources proches du dossier, l’une des victimes, tuée d’une balle dans le front, présentait des traces de violences sexuelles, elle avait des ecchymoses sur le corps, ses vêtements étaient déchirés, et elle paraissait avoir résisté à l’agression. "Elle tenait des cheveux de l’agresseur dans son poing fermé", a déclaré le juge Martin Perez, chargé de l’affaire.
La deuxième victime a été trouvée à quelques mètres du corps de son amie, "avec une balle dans le dos et le pantalon sur les chevilles", mais elle ne semble pas avoir été violée, a indiqué le juge. L’arme du crime serait un pistolet ou un revolver de calibre 22, calibre du projectile qui a été extrait du corps d’une des victimes. Le juge estime que le ou les meurtriers pourraient se trouver parmi la population clairsemée de cette région au relief accidenté, des bergers qui élèvent leurs animaux dans des conditions précaires, ou bien parmi les employés du site de randonnée, exploité par une entreprise privée.
Ce site aux sentiers escarpés est visité chaque jour par des dizaines de touristes du monde entier. Le juge a souligné qu’on ne peut atteindre l’endroit où les corps ont été trouvés qu’à pied et après deux heures de marche. Les deux Françaises étaient arrivées à Salta en autocar le 11 juillet, venant de Buenos Aires, et elles devaient repartir le 19 juillet. Elles sont entrées sur le site de randonnée le 15 juillet, selon le registre du site, mais leur décès serait intervenu entre mardi 26 et jeudi 28, ce qui pourrait indiquer qu’elles ont été séquestrées pendant plusieurs jours.
Le gouverneur de la province de Salta, Juan Manuel Uturbay, a ordonné "l’élucidation urgente de cet acte aberrant", affirmant mettre à la disposition de la justice "toute la logistique" de l’administration de la province, dont le tourisme est l’une des principales sources de revenus.