L’opposant égyptien el Baradei appelle au boycott des prochaines élections
L’ex-chef de l’AIEA Mohamed el Baradei, devenu l’opposant le plus en vue en Egypte, a appelé au boycott des prochaines élections et évoqué un recours à la «désobéissance» civile si des réformes qui lui permettraient de se présenter à la présidentielle ne sont pas adoptées.
Mohamed el Baradei a ajouté qu’il allait poursuivre une campagne de signatures «pour le changement», avant de passer à des «manifestations pacifiques» puis à «l’étape de la désobéissance (civile) tant que le régime n’aura pas accédé aux demandes de changement».
D’après le quotidien, Mohamed el Baradei, qui s’exprimait lors d’un iftar (repas de rupture du jeûne du ramadan) lundi soir, a affirmé que les prochains mois seraient «décisifs» pour les demandes de réformes politiques.
Moubarak, au pouvoir depuis 29 ans
«La décision de descendre dans la rue si le régime n’accède pas aux demandes de changement marquera (…) le début de la fin de ce régime», a-t-il déclaré, tout en précisant: «nous ne devons pas nous précipiter».
Mohamed el Baradei, rentré en Egypte en début d’année après 12 ans passés à Vienne à la tête de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), a lancé en avril une campagne de terrain pour plaider en faveur de réformes politiques et d’une démocratisation du régime du président Hosni Moubarak, au pouvoir depuis 29 ans.
Devenu l’opposant le plus en vue en Egypte, il s’est dit prêt à se présenter à la présidentielle à condition que la Constitution soit amendée notamment afin de permettre à des indépendants comme lui, qui font face à de nombreuses restrictions, de déposer leur candidature.
Le pouvoir égyptien a déjà fait savoir à plusieurs reprises qu’il n’avait pas l’intention de procéder à une révision constitutionnelle avant les prochaines échéances électorales. Le président Moubarak n’a pas fait savoir s’il comptait se présenter pour un nouveau mandat l’an prochain. Son fils Gamal, souvent cité pour lui succéder, ne s’est pas non plus exprimé publiquement sur cette question.
Polémique pour des photos sur Facebook
Mohamed el Baradei a une nouvelle fois accusé le régime de chercher à l’empêcher de s’exprimer. «Une télévision arabe a voulu m’interviewer mais les autorités ont refusé le visa à l’équipe et lui a demandé d’attendre», a-t-il dit sans donner le nom de la chaîne.
Il a également fait état de «difficultés» à organiser cet iftar avec ses partisans. «Mais je suis fier de dire que notre réunion va à l’encontre de la loi d’urgence», en vigueur depuis trente ans en Egypte, a-t-il ajouté selon le journal.
Samedi, Mohamed el Baradei avait accusé les autorités d’avoir publié sur le réseau social Facebook des photos de sa fille Laïla en maillot de bain afin de chercher à nuire à son image auprès d’une opinion égyptienne très conservatrice sur le plan religieux. Le Parti national démocrate (PND, au pouvoir) avait toutefois condamné la publication de telles photos, qu’il a qualifiée d’acte «déshonorant».
(Source AFP)