L’ONU inquiète du renvoi de réfugiés syriens par des pays de l’UE

e Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) a dénoncé vendredi le refoulement de réfugiés syriens par la Grèce et la Bulgarie, poussant les autorités bulgares à reconnaître le renvoi de plus de 100 personnes.

"Introduire des barrières, comme des clôtures ou autre moyen de dissuasion, peut conduire les gens à passer par des voies plus dangereuses et peut mettre davantage les réfugiés à la merci des trafiquants", a averti un porte-parole du HCR, Adrian Edwards, lors d’un point presse.

Peu après, la Bulgarie a annoncé avoir renvoyé des réfugiés, pour la plupart des Syriens qui venaient de Turquie.

"Plus de 100 personnes ont été renvoyées (…) au cours de ces dernières 24 heures", a affirmé le ministre de l’Intérieur bulgare Tsvetlin Yovchev, dans une déclaration écrite, ajoutant que 150 autres s’étaient vu refuser l’entrée la veille.

M. Edwards s’est aussi montré inquiet quant au sort de 100 autres personnes qui auraient également été renvoyées en fin de semaine dernière par la Bulgarie.

Selon les autorités bulgares, 5.815 immigrés clandestins, pour la plupart des Syriens, sont entrés en Bulgarie depuis le début de l’année, soit sept fois plus que sur la même période de l’an passé. Sofia s’attend à ce que leur nombre atteigne 11.000 à la fin de l’année, alors que la Bulgarie, premier pays de l’Union européenne sur l’itinéraire suivi par les réfugiés syriens, manque de capacités pour les accueillir.

La Bulgarie a donc proposé à la Turquie et à la Grèce de créer un centre commun de contrôle de la frontière dans la région du principal poste-frontière bulgaro-turc, celui de Kapitan-Andréevo, également proche de la frontière avec la Grèce.

Pour ce qui est de la Grèce, M. Edwards s’est aussi dit particulièrement préoccupé par la situation d’un groupe de 150 autres Syriens, comprenant des familles avec des enfants, qui s’est vu refuser mardi l’entrée en Grèce à Evros, alors qu’ils venaient de Turquie.

Des informations reçues par le HCR indiquent que ces personnes ont été détenues et transportées par des voitures de police vers un lieu qui reste encore inconnu.

Le HCR s’inquiète aussi d’informations sur le refoulement de Syriens par l’État chypriote turc (nord de l’île, un Etat uniquement reconnu par la Turquie) vers la Turquie.

L’ONU s’est alarmée à plusieurs reprises de la déstabilisation à long terme des pays voisins de la Syrie submergés par plus de 2,2 millions de réfugiés et a demandé aux pays européens d’en accueillir un plus grand nombre.

"Le HCR appelle à la mise en place d’un moratoire international sur tous les renvois de Syriens vers les pays voisins de la Syrie", a annoncé M. Edwards, expliquant que cela représenterait un "geste concret de solidarité" avec ces pays.

Le porte-parole a également souligné que l’UE doit garantir aussi une répartition équitable des réfugiés dans l’ensemble de l’Europe et ne pas laisser aux seuls pays européens frontaliers de la région — seules la Grèce et la Bulgarie ont des frontières terrestres avec la Turquie — le soin d’accueillir des Syriens.

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