L’Espagne se joue du Portugal pour passer en quarts

L’Espagne s’est logiquement imposée contre le Portugal, mardi au Cap, grâce à un but de David Villa en seconde période (1-0). Sans forcément puiser dans leurs réserves contre un Portugal décevant, les champions d’Europe avancent désormais avec confiance vers un quart de finale contre le Paraguay pour une place dans le dernier carré que la Roja n’a plus atteint depuis 1950.

La défaite concédée d’entrée contre la Suisse (1-0) est peut-être la meilleure chose qui soit arrivée à l’Espagne dans sa quête d’un improbable doublé Euro-Coupe du monde. Redescendus sur terre, les hommes de Vicente del Bosque ont depuis réagi, et montent en puissance, sans trop de gêne dans leurs habits de favoris, pas si habituels pour une Roja encore vierge au plus haut niveau mondial. Pour le Portugal, la désillusion promet d’être difficile à digérer, mais les hommes de Carlos Queiroz n’ont jamais su sortir d’un système ultra-défensif, sans doute sous influence Mourinho.

Le plan portugais a pourtant fonctionné, mais uniquement pendant une heure. Avant l’ouverture du score, la muraille lusitanienne a tenu le choc contre les déferlantes rouges. Dès la première minute, Fernando Torres ouvrait le bal des occasions manquées, d’une frappe bloquée par l’excellent portier de Braga, Eduardo. Ce dernier allait être le triste héros de la Selecçao, repoussant ensuite avec brio deux autres tentatives signées Villa. Maître du jeu, l’Espagne tournait pourtant en rond, s’exposant à quelques répliques portugaises, par l’intermédiaire de Tiago (20e, 42e), Ronaldo (27e) ou Almeida (38e). A leur grand désarroi, les Portugais répondaient à l’impuissance des Ibères par l’imprécision dans le dernier geste.

VILLA, LE DÉTONATEUR

La deuxième période reprenait sur les mêmes bases. Hugo Almeida, dont le tir contré frôlait le poteau de Casillas, faisait frissonner le banc espagnol, suffisament pour que le sélectionneur Vicente del Bosque entre dans la danse. Soucieux de prouver qu’un entraîneur peut faire basculer une rencontre, del Bosque remplaçait Torres, star épuisée, par son joker basque, le grand Llorente. A l’heure de jeu, et suite à ce changement, le match basculait. Llorente, dont la puissance créait beaucoup de problèmes à la charnière portugaise, plaçait une tête à bout portant, miraculeusement déviée par Eduardo (60e). Puis le gardien portugais volait au secours de sa défense sur une frappe tendue de David Villa (61e), avant de finalement craquer une minute plus tard devant le néo-Barcelonais. Décalé d’une talonnade astucieuse par Xavi, Villa s’y reprenait à deux fois pour faire trembler les filets, et délivrer sa Seleccion (1-0).

Avec un quatrième but en autant de matches, David Villa rejoint l’Argentin Gonzalo Higuain en tête du classement des meilleurs buteurs du Mondial. Mais il s’impose surtout comme le détonateur de cette équipe d’Espagne, en attendant le possible retour en forme de son compère Fernando Torres. Malheureusement pour le Portugal, qui attendait tant de son Cristiano Ronaldo national, le joueur le plus en vu de la Selecçao restait Eduardo, impeccable rempart qui s’interposait encore sur deux occasions de Ramos (69e) et Villa (76e). Las, les partenaires de Tiago finissaient même à dix, après l’expulsion de Ricardo Costa, un fait de jeu sans conséquences, tant le Portugal s’acharnait à confirmer sa terrible stérilité offensive.

Erwan Le Duc

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