L’Albanie « est un pays européen » et non « un pays musulman »

L’Albanie « est un pays européen » et non « un pays musulman », et le choix d’un premier voyage dans ce petit pays sur le continent européen « est un signal que j’ai voulu adresser » à l’Europe, a affirmé dimanche le pape François en rentrant de Tirana.

Dans une conférence de presse dans l’avion, interrogé sur la raison qui l’avait conduit à choisir un petit pays non membre de l’Union européenne comme première destination sur le Vieux continent, le pape a répondu: "c’est que j’ai voulu adresser un message, un signal" à l’Europe. Il n’a pas explicité ce qu’il voulait dire mais il a salué avec insistance "la jeunesse" et "la capacité de fraternité" des composantes musulmane, catholique et orthodoxe de la société albanaise.

François critique souvent la "fatigue", le déficit de l’accueil des immigrés, le relativisme des grandes puissances économiques, notamment européennes.

Il a révélé qu’il se rendrait fin novembre non seulement au Parlement européen de Strasbourg mais aussi au Conseil de l’Europe, qui a son siège dans la même ville.

Même si l’Albanie est un pays à majorité musulmane (56%), ce n’est "pas un pays musulman mais un pays européen", a-t-il insisté.

Tirana a obtenu son statut de candidat à l’entrée dans l’Union européenne (UE) en juillet dernier.

L’islam est parfois invoqué comme une raison pouvant empêcher l’entrée de certains pays dans l’UE, comme la Turquie et l’Albanie, car symbole d’une trop grande différence culturelle.

L’Albanie "a des racines culturelles très belles", a salué le pape à l’issue de sa journée à Tirana. Revenant sur la période de la dictature communiste d’Enver Hoxha, "pas seulement les catholiques, mais les catholiques, les orthodoxes, les musulmans tous les trois ont donné des témoignages de Dieu et aujourd’hui donnent des témoignages de fraternité", a-t-il dit, exprimant son admiration pour ce petit pays.

Interrogé sur son émotion très visible face au témoignage dans la cathédrale de Tirana du père Ernest Simoni, 84 ans, qui avait été emprisonné pendant 27 ans dans les geôles communistes, le pape a simplement déclaré: "entendre parler un martyr de son propre martyre est quelque chose de fort. Et avec quelle humilité il l’a fait! C’est comme s’il parlait de quelqu’un d’autre"!"

Lors du court vol Tirana-Rome, le pape est apparu pour cette conférence de presse improvisée. Son porte-parole, le père Federico Lombardi, avait autorisé seulement trois questions venant de journalistes albanais, concernant uniquement le voyage. Mais la conférence a ensuite débordé, plusieurs journalistes tentant leurs chances avec leurs questions dans un grand désordre.

C’est sur le prochain synode sur la famille – où la question du statut des divorcés remariés dans l’Eglise divise les cardinaux -, que le pape a refusé de répondre, en rappelant qu’il s’agissait cette fois de parler seulement de ses voyages.

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