Dans un communiqué publié à l’issue d’une réunion ministérielle organisée par le Maroc en marge de l’Assemblée générale de l’ONU, le Conseil exprime "sa profonde préoccupation pour la gravité de la situation" en Libye. Il s’inquiète aussi de "ses répercussions dangereuses sur la sécurité et la stabilité de la région de l’ensemble du continent".
Le Conseil s’affirme dans le communiqué "convaincu de l’impératif d’une implication, effective et urgente, de l’Union africaine dans la recherche d’une solution politique durable à la crise en Libye".
Pour cela, il est favorable à "la nomination d’un envoyé conjoint UA-ONU pour la Libye".
La recherche d’une solution au conflit libyen, qui oppose Khalifa Haftar, l’homme fort de l’Est libyen, au Premier ministre Fayez al-Sarraj reconnu par la communauté internationale, est jusqu’à présent de la responsabilité de l’émissaire de l’ONU, le Libanais Ghassan Salamé.
Se plaignant régulièrement du manque d’unité de la communauté internationale, ce dernier a proposé cet été un plan en trois étapes pour mettre fin à la guerre qui a repris en avril entre les deux camps libyens rivaux. Ce plan repose sur un cessez-le-feu, l’organisation d’une conférence internationale (qui devrait avoir lieu en Allemagne) et d’une conférence inter-libyenne.
Si le maréchal Haftar s’est dit jeudi ouvert au "dialogue", Fayez al-Sarraj a rejeté cette semaine à la tribune des Nations unies cette possibilité en dénonçant les ingérences étrangères qui encouragent, selon lui, son adversaire.
Jeudi soir, une réunion à huis clos s’est tenue à l’ONU entre les cinq membres permanents du Conseil de sécurité (Etats-Unis, Russie, Chine, Royaume-Uni, France) avec l’Italie, les Emirats arabes unis, l’Allemagne, la Turquie et l’Egypte. Son objectif était d’unifier ces pays, dont certains soutiennent Haftar tandis que d’autres appuient Sarraj.
Cette session s’est achevée sans qu’aucun résultat concret ne soit rendu public, semblant indiquer que les divisions restent très présentes.
Selon une source diplomatique occidentale, s’exprimant sous couvert d’anonymat, de nouvelles livraisons d’armes seraient récemment intervenues dans le pays en dépit de l’embargo sur les armes.
L’Union africaine veut une plus grande implication mais jusqu’à présent, relève cette source, elle n’a pas fait grand-chose pour apaiser la situation. Certains responsables de l’UA, favorables au maréchal Haftar, risquent de déséquilibrer l’approche internationale, craint en outre cette source.