Journalistes français indésirables en Algérie: « profonds regrets »
Le Premier ministre français Manuel Valls a exprimé samedi ses « profonds regrets » après le refus d’Alger d’accorder des visas à deux journalistes français en raison, notamment, de leur couverture des « Panama Papers ».
Le Premier ministre français avait déjà téléphoné mercredi à son homologue algérien Abdelmalek Sellal pour tenter d’obtenir la levée de la sanction, mais sans succès.
Les journalistes du quotidien Le Monde et de l’émission satirique "Le Petit Journal" de la chaîne Canal+, qui devaient couvrir le voyage de Manuel Valls, ont essuyé des refus de visas.
L’Algérie a dénoncé mercredi une "campagne hostile" des médias français après la publication des "Panama Papers", qui ont révélé un vaste scandale de fraude et d’évasion fiscale via des sociétés panaméennes. Alger a notamment reproché au quotidien Le Monde d’avoir publié en Une le 5 avril une photo du président Abdelaziz Bouteflika l’accusant d’être un des dirigeants impliqués dans ce scandale. Le journal a ensuite reconnu que le nom du chef de l’Etat algérien n’apparaît pas dans ces documents, même si celui de son ministre de l’Industrie, Abdesselam Bouchouareb, y figure. Quant au Petit Journal, si aucun grief ne lui a été clairement exprimé, il a souvent ironisé sur la mauvaise santé du président Bouteflika.
Par solidarité avec les journalistes de ces deux médias, les radios publiques France Culture et France Inter, ainsi que les quotidiens Libération et Le Figaro, ont annoncé vendredi soir qu’ils renonçaient à couvrir la visite de Manuel Valls.
L’affaire pourrait faire passer au deuxième plan des accords économiques que Paris espère voir finalisés au cours du week-end, notamment un accord pour l’implantation d’une usine PSA à Oran, la deuxième ville du pays.