Le sénateur de l’Ariège, âgé de 59 ans, l’a emporté au premier tour de scrutin par 179 voix, contre 134 au sortant Gérard Larcher, sénateur UMP des Yvelines, et 29 voix à la centriste Valérie Létard, sénatrice du Nord.
Cette élection était attendue, après le basculement du Sénat à gauche, dimanche dernier en dépit.
Dans son premier discours, le nouveau président a exprimé son "émotion" après cette élection : "Je ne serai jamais là pour servir un clan et une clientèle (…) Le Sénat doit prendre sa part à la longue marche vers le progrès social et la mutation écologique", a-t-il dit en promettant de lutter contre les discriminations. Il a, par ailleurs, annoncé la constitution d’un groupe de travail chargé de proposer une réforme du Sénat. "Nous devons changer l’image de notre assemblée, qui doit aller vers plus de transparence et de modestie (…) Elle doit aller vers une révolution démocratique". Deuxième personnage de l’Etat, le président du Sénat a aussi un pouvoir de nomination, notamment au Conseil constitutionnel.
Deuxième personnage de l’Etat, le président du Sénat a aussi un pouvoir de nomination, notamment au Conseil constitutionnel.
François Hollande, favori de la primaire PS, s’est dit "heureux" de l’élection de son "ami" à la présidence du Sénat, y voyant "la consécration du parcours d’un homme qui a donné une partie de sa vie à l’action militante". "C’est un jour qui a un caractère historique. Jean-Pierre Bel est le premier socialiste à connaître cette responsabilité dans l’histoire de la République", a commenté le député de Corrèze. Pour lui, l’élection de Jean-Pierre Bel, qui est un de ses soutiens dans la primaire PS, "consacre le parcours d’un homme qui a donné une partie de sa vie à l’action militante et au service de la ruralité. François Hollande a expliqué combien Jean-Pierre Bel s’est "dévoué pour convaincre, y compris dans son propre parti qu’il était possible" de faire basculer le Sénat à gauche.
"Notre République vient de vivre aujourd’hui un grand jour avec l’alternance enfin réalisée au Sénat et l’élection de Jean-Pierre Bel à la Présidence du Sénat", écrit Martine Aubry dans un communiqué. La maire de Lille juge que "l’élection d’un Président socialiste témoigne de l’exaspération des élus de terrain qui en ont assez d’être méprisés par le Président sortant et de voir chaque jour notre République un peu plus abîmée (…).
Jean-Pierre Bel a trois enfants, deux d’un premier mariage et une d’une récente union avec une Cubaine. Jaloux de sa vie privée, il veut "préserver son jardin secret".