Hollande, soucieux de ne pas froisser son nouvel allié, conforte la réponse de l’Algérie à la prise d’otage
De nombreuses capitales occidentales, notamment Londres et Washington, ont fait part de leur irritation face à l’assaut de l’armée algérienne qui s’est pas concertée avec eux avant l’attaque, à la notable exception de Paris, qui tient à ménager son nouvel allié algérien.
"Les autorités algériennes sont dans une logique politico-idéologique qui privilégie l’élimination des terroristes plutôt que la vie des otages», souligne dans Libération Jean-François Daguzan, directeur adjoint de la Fondation pour la recherche stratégique et pilier de la revue Maghreb/Machrek. Une conception peu ou prou identique à celle des Russes qui, dans de telles prises d’otages de masse comme au théâtre de la Doubrovka de Moscou en 2002 ou dans une école à Beslan, en Ossétie-du-Nord (2004), ont lancé des attaques où des centaines d’otages sont morts. Dans de telles opérations, l’aléatoire est multiplié par le nombre de terroristes et d’otages. Il n’y a que quelques rares pays – dont la France, avec un GIGN réorganisé en 2007 et comptant désormais 400 hommes ultra-entraînés – qui sont à même de faire face à de tels défis.
"Ne pas froisser l’allié algérien : tel semble être la priorité diplomatique de la France durant cette prise d’otages sur le site gazier de Tigantourine. Alors que plusieurs capitales, Londres notamment, ont exprimé des critiques sur le manque de communication des autorités algériennes pendant les opérations, l’Elysée assure au contraire que les relations sont «tout à fait bonnes» entre les deux pays", relève le journal Libération de samedi.
A la sortie du dîner de clôture avec le président algérien Bouteflika lors de sa visite d’Etat en Algérie à la mi-décembre, François Hollande avait confié à quelques journalistes : «On a fait un pacte tous les deux, je fais son éloge, il fait mon éloge.»
François Hollande a également assuré que la France resterait au Mali «le temps nécessaire pour que le terrorisme soit vaincu» dans ce pays. «Plusieurs fois, on me pose la question: Combien de temps cela va-t-il durer? Je réponds, parce que c’est la seule vérité que je connaisse: le temps nécessaire. Le temps nécessaire pour que le terrorisme soit vaincu dans cette partie-là de l’Afrique», a déclaré le chef de l’Etat.
Il a répété que, conformément à ce que prévoit la Constitution, le Parlement serait appelé à «voter le principe de cette intervention si elle devait se prolonger». «L’enjeu n’est pas pour nous de conquérir un territoire, d’accroître notre influence ou de chercher je ne sais quel intérêt commercial ou économique, ce temps là est fini», a assuré le président de la République.