Heurts sur l’esplanade des Mosquées au premier jour de l’Aïd al-Adha

Des heurts entre policiers israéliens et fidèles palestiniens sur l’esplanade des Mosquées à Jérusalem ont assombri dimanche les célébrations de fêtes musulmane et juive tombant le même jour.

Au premier jour de l’Aïd al-Adha, grande fête musulmane, et après la prière dans la mosquée Al-Aqsa, située au milieu de l’esplanade, des Palestiniens ont commencé à scander des slogans contre les policiers et lancé des projectiles dans leur direction, selon la police et un journaliste de l’AFP sur place.

Des accrochages ont éclaté et les forces de l’ordre, qui contrôlent l’accès de l’esplanade, ont utilisé des grenades assourdissantes pour tenter de disperser la foule.

"C’est notre mosquée, c’est notre Aïd, mais l’armée est arrivée et elle a commencé à frapper et à lancer des grenades assourdissantes", a déclaré sur place à l’AFP, Assia Abou Snineh, 32 ans, tunique rose pâle et voile clair.

Le Croissant-Rouge palestinien a fait état de 14 blessés, tandis que la police a dénombré quatre blessés dans ses rangs.

Dans la foulée de ces tensions, la police a bloqué l’accès du site aux juifs qui commémorent le même jour une importante fête religieuse, Ticha Beav. Mais, face aux critiques, la police a aussitôt rouvert la seule porte d’entrée qu’ils peuvent emprunter pour accéder au site.

Les juifs sont autorisés à venir sur le site pendant des heures précises, mais ne peuvent pas y prier, pour éviter d’attiser les tensions.

Echange de tirs meurtriers à Gaza

Appelée Noble sanctuaire par les musulmans, mont du Temple par les juifs, l’esplanade des Mosquées est le troisième lieu saint de l’islam et le site le plus sacré pour les juifs car considéré comme le lieu de leurs deux Temples.

Or Ticha Beav, littéralement le 9 (Tisha) du mois de Av dans le calendrier hébraïque commémore justement la destruction des deux Temples, par les Babyloniens en 587 avant J.-C. puis par les Romains en l’an 70.

L’esplanade des mosquées, au coeur du conflit israélo-palestinien, se trouve à Jérusalem-Est, secteur palestinien de la ville occupé depuis 1967 par Israël, qui l’a ensuite annexé sans que cela ne soit reconnu par la communauté internationale.

Israël considère tout Jérusalem comme sa capitale indivisible. Les Palestiniens, eux, veulent faire de Jérusalem-Est la capitale de l’Etat auquel ils aspirent.

Dans la bande de Gaza contrôlée par le mouvement palestinien Hamas, ennemi d’Israël, un Palestinien a ouvert le feu sur des soldats israéliens près de la barrière séparant l’enclave palestinienne du territoire israélien, avant d’être tué dans la riposte, selon des responsables.

Il s’agit du troisième échange de tirs meurtriers à la lisière de l’enclave ces derniers jours.

Multiples incidents

L’armée israélienne a indiqué avoir "neutralisé" ce Palestinien qui s’était "approché de la barrière de sécurité dans le nord de la bande de Gaza" et avait "ouvert le feu" sur ses soldats.

"A la suite de cet incident, un char israélien a tiré sur un poste militaire de l’organisation terroriste Hamas dans la même zone", a ajouté l’armée, précisant qu’il n’y avait pas eu de pertes du côté des troupes israéliennes.

Le ministère de la Santé du Hamas à Gaza a confirmé le décès du Palestinien de 26 ans, originaire de Beit Hanoun, dans le nord de la bande de Gaza, dont la dépouille a été transportée dans un hôpital local.

Samedi, l’armée israélienne avait tué quatre Palestiniens armés de fusils d’assaut, de lance-roquettes et de grenades qui tentaient selon elle s’infiltrer en Israël à partir du sud de Gaza.

Plus tôt cette semaine, un jeune soldat israélien ne portant ni uniforme, ni arme a été retrouvé mort, poignardé, près d’une colonie juive en Cisjordanie occupée. Les autorités israéliennes ont annoncé samedi avoir arrêté deux suspects pour le meurtre du soldat Dvir Sorek qui a bouleversé Israël.

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