Guinée équatoriale: mandat d’arrêt contre le président de Transparency-France

La Guinée équatoriale a lancé un mandat d’arrêt international contre le responsable de l’ONG Transparency International-France (TI), à l’origine de l’affaire des Biens mal acquis des chefs d’Etat africains, annonce mercredi un communiqué des autorités de Malabo.

Le Français Daniel Lebègue "ne s’est pas présenté" à une convocation de la justice équato-guinéenne qui voulait l’entendre pour diffamation à l’égard de l’Etat équato-guinéen. "Il est considéré comme +rebelle" (à l’autorité) et nous avons lancé un ordre de recherche et de capture", a précisé à l’AFP le procureur général de Guinée, David Nguema.

La procédure lancée par la justice équato-guinéenne intervient alors que Teodorin Obiang, le fils du président Teodoro Obiang, fait l’objet d’un mandat d’arrêt international lancé par la France dans cette affaire des "biens mal acquis".Â

La plainte déposée en 2008 par la section française de TI présidée par M. Lebègue est à l’origine de l’affaire impliquant des chefs d’Etats africains accusés de posséder en France des biens immobiliers financés par de l’argent public détourné.

"La Justice de Guinée équatoriale informe (…) que mardi 16 octobre, l’Organisation internationale de police criminelle (Interpol) et les corps de sécurité de l’í‰tat équato-guinéen ont reçu un mandat d’arrêt contre le citoyen français Daniel Lebègue", selon le communiqué transmis mercredi à l’AFP à Libreville.

M. Lebègue "est un individu très dangereux qui, depuis plusieurs années, réalise des affaires illicites et mafieuses" et qui lance "des calomnies et des injures contre les personnalités et les institutions de la République de Guinée équatoriale", selon le texte.

Le texte accuse M. Lebègue d’avoir "refusé à plusieurs reprises de déférer à la convocation des tribunaux nationaux pour répondre de ses actes". "Pendant ses 9 ans en Guinée équatoriale, (il) a amassé de manière frauduleuse des énormes bénéfices économiques par le biais de l’entreprise Technip et de plusieurs entreprises sous-traitantes du secteur du pétrole", poursuit le communiqué.

"Si cette information était confirmée, elle est sans surprise s’agissant d’un acte qui provient d’une autorité judiciaire dont l’indépendance est plus que contestable", a déclaré à l’AFP l’avocat de Transparency International, Me William Bourdon.

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