Grève à la SNCF : nouvelle journée galère dans les transports

C’est la troisième mobilisation en huit semaines. En cause, notamment : la décision de la SNCF de faire circuler des trains sans contrôleurs, qui augmenterait le risque d’agression pour les usagers et les cheminots.

Un TGV et un Transilien sur deux circuleront en moyenne ce mardi, quatre TER sur dix et un intercité sur trois. De fortes perturbations sont à attendre sur l’ensemble du réseau SNCF, en raison d’un nouveau mouvement de grève entamé lundi soir à l’appel de l’ensemble des syndicats de cheminots, qui doit se poursuivre jusqu’à mercredi 8 heures. Avec cette mobilisation, la troisième en huit semaines, CGT, Unsa, SUD, CFDT ainsi que FO et First (non représentatifs) entendent « peser » sur les négociations en cours concernant leurs conditions de travail. Dès lundi soir, « les huit trains de nuit sur 15 000 trains quotidiens » sont restés à quai, sans grande répercussion immédiate sur le trafic. Le trafic devrait cependant être « quasi normal » sur les grandes lignes internationales.

Sur le Transilien, la moyenne sera d’un train sur deux, mais des disparités sont à prévoir selon les lignes, selon la SNCF. Ainsi, en Ile-de-France, la circulation du RER A devrait être normale, mais sur la ligne B, on attend un train sur deux, un sur trois sur les lignes C et D et deux sur trois sur la ligne E. Sur les lignes TGV, trois trains sur quatre circuleront sur l’axe Est, six sur dix en Bretagne et Pays de la Loire, un sur deux dans le Sud-Ouest, le Sud-Est et le Nord. La situation reviendra « progressivement » à la normale mercredi matin, selon la SNCF.

Lors de la précédente grève unitaire (CGT, Unsa, SUD et CFDT), le 9 mars, seulement un tiers des trains avait circulé. Elle avait été suivie par 35,5% des membres du personnel selon la direction et, de source syndicale, par plus de 60 % des conducteurs et contrôleurs.

Mardi ne sera sans doute pas la dernière journée de mobilisation, selon les syndicats. « Un mouvement plus ferme pourrait être envisagé » en l’absence « d’ouverture de réelles négociations prenant en compte les propositions alternatives des organisations syndicales », a prévenu Thierry Nier, porte-parole de la CGT-cheminots.

Crainte de l’ouverture à la concurrence

Ces négociations, menées à l’échelle de la branche et au sein du groupe public, doivent aboutir avant mi-2016 à l’harmonisation des règles de travail dans le secteur (fret/voyageurs, SNCF/privé). Objectif : aborder dans de bonnes conditions (de sécurité et sans dumping social) l’ouverture totale à la concurrence. Les échéances se précisent : les lignes TGV devront s’ouvrir à la concurrence à partir de 2020 et TER/Intercités à compter de 2023. Les discussions ont été engagées sur la base d’un projet de décret du gouvernement, compromis entre les règles en vigueur dans le fret privé et celles de la SNCF, globalement plus protectrices pour les salariés. Au niveau de la branche, les négociations menées avec l’UTP (qui regroupe SNCF et entreprises privées) ont commencé aussi. Le prochain rendez-vous est prévu également mardi.

En région Paca, la circulation des trains express régionaux (TER) a été perturbée dès lundi matin, à la veille de la grève nationale à la SNCF, en raison d’un appel de la CGT contrôleurs à un arrêt de travail. La circulation s’annonce difficile sur le réseau régional Paca toute la semaine, en raison de cette grève des contrôleurs qui court jusqu’à mercredi 8 heures, de la grève nationale mardi et du mouvement contre la loi travail jeudi, qui pourrait également perturber le trafic.

Les contrôleurs grévistes entendent protester contre une décision de la SNCF de faire circuler des trains sans contrôleurs, avec seulement un conducteur à bord, « par manque d’effectifs », indique la CGT dans un communiqué. « Cette situation dégrade un peu plus la qualité de service aux usagers et augmente le risque d’agressions pour les usagers et les cheminots », déplore le syndicat.

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