Gaza: le Hamas tire des roquettes vers la Méditerranée
Les islamistes du mouvement palestinien Hamas ont tiré lundi des roquettes vers la mer Méditerranée depuis la bande de Gaza qu’ils contrôlent après des échanges de tirs ces derniers jours avec Israël, selon des sources sécuritaires et des témoins.
En matinée, au moins huit roquettes ont fendu le ciel de Gaza vers la mer Méditerranée, ont constaté des journalistes de l’AFP sur place, tandis que le ministère de l’Intérieur de l’enclave palestinienne sous contrôle du Hamas depuis 2007 a fait état « d’acte de résistance ».
Ces roquettes sont un « message » à Israël pour lui signifier que les groupes armés à Gaza ne « resteront pas silencieux » face au blocus et aux « agressions » israéliennes, a indiqué à l’AFP une source proche du Hamas.
Au cours de la semaine dernière, des ballons incendiaires ont été lancés à trois reprises depuis l’enclave palestinienne vers Israël ce qui a, à chaque fois, mené à des frappes de représailles israéliennes contre des positions du Hamas.
La dernière de ces frappes est intervenue dans la nuit de dimanche à lundi. L’armée israélienne a annoncé que ses avions de combat avaient frappé des postes d’observation du Hamas dans le nord de Gaza, enclave paupérisée de deux millions d’habitants sous blocus israélien depuis plus d’une décennie.
Le Hamas et Israël se sont livré trois guerres (2008, 2012, 2014).
Malgré une trêve l’an dernier, favorisée par l’ONU, l’Egypte et le Qatar, les deux camps s’affrontent sporadiquement avec des tirs de roquettes, d’obus de mortier ou de ballons incendiaires depuis Gaza et des frappes de représailles de l’armée israélienne.
Selon des analystes palestiniens, les tirs depuis Gaza visent souvent à faire pression sur l’Etat hébreu pour qu’il donne son feu vert à l’entrée de l’aide financière du Qatar dans l’enclave.
« Ces roquettes et ballons incendiaires sont des messages du Hamas à Israël pour améliorer les conditions économiques dans l’enclave, alléger le blocus et mettre en oeuvre une partie des accords conclus par les deux camps via l’Egypte », a dit à l’AFP Jamal Al-Fadi, professeur de sciences politiques à l’Université al-Azhar de Gaza.
« Je ne m’attends pas à une guerre car aucun camp ne souhaite de guerre » à ce stade, a-t-il ajouté.
Selon la Banque Mondiale, environ 53% de la population de Gaza vivait sous le seuil de pauvreté avant la crise du Covid-19, mais ce nombre pourrait passer à 64% en raison du ralentissement économique lié à la pandémie.
Pour l’instant 81 cas de nouveau coronavirus, dont un mort, ont été recensés dans la bande de Gaza où les écoles ont par ailleurs rouvert ce week-end.