François Hollande en quête d’une relation personnelle avec le roi Abdallah d’Arabie saoudite

François Hollande en quête d
François Hollande a cherché à établir des "relations personnelles et de confiance" avec le roi Abdallah d’Arabie saoudite à l’occasion d’un dîner, dimanche, avec le souverain.

Arrivé du Liban où il s’est fait l’avocat de l’unité du pays, le président français s’est félicité d’une grande convergence de vue avec le roi sur le dossier syrien et libanais.

"Avec le roi Abdallah, nous avons mis en garde tous ceux qui aimeraient déstabiliser le pays", a-t-il dit lors d’une conférence de presse, mettant aussi en exergue les positions très proches des deux pays sur le nucléaire iranien.

"Je ne suis pas venu signer je ne sais quel contrat", a ajouté le chef de l’Etat français. "C’est une relation personnelle et de confiance qui devait être établie."

François Hollande devant quitter le pays dans la soirée pour un sommet Europe-Asie au Laos, la visite n’a duré que sept heures. Mais elle sera suivie d’une tournée dans la région début 2013, lors de laquelle il pourra rencontrer plus longuement les dirigeants saoudiens.

Des observateurs estiment que le partenariat entre les deux pays s’est dégradé sous la présidence de Nicolas Sarkozy au profit d’une "lune de miel" avec le Qatar, une vision qui agace des diplomates français.

"Le Qatar est à l’Arabie saoudite ce que Monaco est à la France", explique l’un d’eux pour expliquer en quoi les relations avec l’émirat ne peuvent se substituer au partenariat avec l’Arabie saoudite, un pays environ 200 fois plus grand et 15 fois plus peuplé.

"FLOTTEMENT"

Si l’on reconnaît l’existence d’un "flottement" dans les relations avec l’Arabie saoudite lorsque Nicolas Sarkozy décida de se rapprocher du régime syrien au début de son mandat, la parenthèse est jugée close.

Membre du G20, l’Arabie saoudite et ses 27 millions d’habitants est le premier fournisseur de pétrole de la France et représente des opportunités supérieures au Qatar en termes de contrats.

La France a perdu des contrats emblématiques comme la ligne de TGV entre La Mecque et Médine mais a bon espoir de tirer son épingle du jeu dans le plan de près de 400 milliards de dollars de modernisation des infrastructures du royaume.

Arrivée avec le président, la ministre du Commerce extérieur, Nicole Bricq, restera lundi à Djeddah pour continuer les discussions commerciales.

"Je suis en mission de rattrapage", a-t-elle dit à des journalistes.

Outre les métros de Riyad, Djeddah ou La Mecque, la France est intéressée par les 16 centrales nucléaires que veut construire le pays, et espère annoncer un contrat pour la modernisation de frégates saoudiennes.

La coopération dans le domaine du renseignement est également importante, des sources signalant que la France a réussi à contrer des projets d’attentats ces dernières années grâce aux informations des services saoudiens.

Dans un pays où l’on compte des prisonniers politiques, François Hollande a rencontré des personnalités de la société civile.

Il s’est entretenu avec Ahmad Al Omran, un blogueur dont le site saoudijeans.org a relaté le combat pour que des sportives saoudiennes puissent participer aux Jeux olympiques de Londres.

Il a vu Ibrahim El Mugaitib, un journaliste qui dirige l’association Human Rights First, et Mohammed Al Zulfa, un universitaire défenseur de la cause des femmes.

Ces dernières font sous le règne du roi Abdallah une entrée limitée mais progressive dans la vie politique avec en 2013 la présence de 30 femmes au conseil consultatif du royaume.

Les femmes ont également obtenu le droit de vote pour les élections locales de 2015 et la réforme de la justice verra l’apparition de femmes juges.

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