France: Djamal Chaab, chômeur, s’immole par le feu devant Pôle emploi

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Un chômeur de 43 ans, Djamal Chaab, s’est immolé mercredi en milieu de journée devant une agence Pôle emploi de Nantes et est décédé.

L’homme avait appelé mardi l’organisme pour prévenir de ses intentions, mais ni les pompiers, ni la police, qui avaient été alerté, n’ont pu l’empêcher de passer à l’acte.

Une enquête judiciaire a été ouverte pour déterminer "ce qui a conduit à un tel geste de désespoir", indique le ministère du Travail dans un communiqué.

Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a exprimé sa "très forte émotion". "Ce drame nous interpelle tous, on ne peut être que choqué", a-t-il dit sur France 3, précisant avoir demandé au ministre du Travail, Michel Sapin, de se rendre sur place.

Dans un communiqué, Pôle emploi explique que l’homme avait déposé fin décembre une demande d’allocation suite à une fin de mission intérimaire.

"Les conditions d’ouverture de droits à l’assurance chômage n’étant pas réunies, une demande d’allocation spécifique de solidarité (ASS) lui a été remise", ajoute l’organisme.

Lundi, le demandeur d’emploi s’est présenté à l’agence Pôle emploi Nantes Est où une conseillère l’a reçu pour lui expliquer la réglementation appliquée.

Il a alors repris contact le lendemain avec Pôle emploi et a fait part de son intention de mettre fin à ses jours devant l’agence, poursuit l’organisme, qui indique avoir immédiatement contacté les forces de l’ordre.

"Malgré toutes ces dispositions, le demandeur d’emploi s’est rendu ce matin aux abords de l’agence et est passé à l’acte", dit le communiqué.

L’agence de Pôle emploi a été fermée au public et le gouvernement s’est mobilisé après ce drame.

Le ministre du Travail, Michel Sapin, qui s’est rendu sur place, a estimé que "tout le monde avait agi comme il se devait".

"Des solutions lui avaient été proposées, je crois qu’il était dans un tel état qu’aucune main tendue n’a permis d’arrêter son geste", a-t-il dit à la presse. "Les personnels, ici, ont été exemplaires", a-t-il ajouté.

Dans un communiqué, la CGT chômeurs "dénonce l’inhumanité avec laquelle les chômeurs sont traités les poussant comme aujourd’hui à mourir de pauvreté sous couvert de l’application d’une règle qui ne sert qu’à sanctionner, fliquer et humilier les chômeurs."

"Pôle emploi ne peut pas se dédouaner de ses responsabilités dans cette affaire même si la procédure a été respectée", écrit-elle dans un communiqué.

Harlem Désir, le Premier secrétaire du Parti socialiste, a exprimé son "effroi" et sa "consternation." "Mes pensées vont aussi aux agents de Pôle emploi qui font face, au quotidien, à des situations de détresse sociale", écrit-il dans un communiqué.

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