L’UMP et l’ancien président Nicolas Sarkozy ont fortement critiqué ces derniers jours l’attentisme présumé de François Hollande sur le dossier syrien. La France recherche "obstinément" les moyens d’une transition politique en Syrie, a répliqué samedi le président français.
"Plutôt que de s’invectiver lamentablement quand des hommes et des femmes meurent sous les bombes et les tortures, il vaudrait mieux chercher à débloquer le véritable verrou de ce conflit: la position de Moscou!", estime François Fillon dans une tribune à paraître dans Le Figaro de lundi.
"Si j’étais François Hollande, je prendrais l’avion maintenant pour Moscou, si possible avec (la chancelière allemande) Angela Merkel, et je chercherais à offrir à la Russie de véritables garanties sur sa sécurité et sur une relation de confiance avec l’Otan", ajoute l’ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy, qui dit être opposé à une intervention militaire, qui constituerait d’après lui une "très grave erreur stratégique".
Que François Hollande "prenne des risques, qu’il abandonne ses postures bourgeoises et atlantistes version guerre froide. Qu’il parle avec la Russie", conclut-il, estimant que la France fait à ce jour "le service minimum" sur le dossier syrien.
Au passage, l’ancien Premier ministre se démarque de Nicolas Sarkozy, qui a récemment fait un rapprochement entre la situation en Syrie et celle en Libye avant la chute de Kadhafi, semblant privilégier une intervention étrangère. "J’ai toujours pensé qu’une telle intervention militaire serait une très grave erreur stratégique", dit François Fillon, qui craint "un nouvel Irak".
Paris a envoyé une mission médico-chirurgicale à la frontière jordano-syrienne pour porter secours aux réfugiés syriens et aux blessés, et le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius se rendra du 15 au 17 août en Jordanie, au Liban et en Turquie pour évoquer la situation syrienne. La France a également convoqué pour le 30 août une réunion ministérielle du Conseil de sécurité de l’ONU, dont elle a pris la présidence tournante le 1er août. Le conflit syrien a fait 18 000 morts en près de 17 mois, selon les organisations proches de l’opposition.