Le texte initial signé fin novembre 2018, a subi des amendements sous l’impulsion des démocrates et il est désormais "bien meilleur", a estimé mardi la responsable des démocrates au Congrès Nancy Pelosi.
"Cet accord commercial est (…) infiniment meilleur que ce qui avait été initialement proposé par l’administration" Trump, a-t-elle déclaré.
Les démocrates, qui ont la majorité à la Chambre des représentants, exigeaient que le texte, signé l’an passé, soit modifié pour s’assurer que la nouvelle législation du travail au Mexique soit bien appliquée.
Les derniers obstacles levés, le texte, qui doit être signé à Mexico mardi, va donc pouvoir être ratifié.
L’AEUMC, qui avait été signé le 30 novembre, remplacera alors l’Accord de libre-échange nord-américain (Aléna), en vigueur depuis 1994, qui avait créé une vaste zone de commerce regroupant quelque 500 millions d’habitants.
L’Aléna a largement contribué à la croissance économique et à la hausse du niveau de vie de la population des trois pays membres.
Mais il a aussi conduit à des délocalisations massives dans le secteur automobile au bénéfice du Mexique où la main d’oeuvre est moins chère et au détriment des industriels américains.
Donald Trump, qui s’était insurgé contre l’Aléna, selon lui, "le pire de l’histoire", avait alors imposé sa renégociation à l’été 2017.
– "Règlementations du travail" –
"Dès le premier jour, le président (Donald) Trump a promis de se battre pour des accords commerciaux qui accordent la priorité aux emplois et aux travailleurs américains, et c’est qui va se passer avec l’accord Etats-Unis-Mexique-Canada", a réagi le vice-président Mike Pence dans un communiqué.
Ce traité "créera encore plus d’emplois pour les familles travailleuses qui sont l’épine dorsale de notre économie – les agriculteurs, les éleveurs, les fabricants et les propriétaires de petites entreprises", a-t-il également ajouté.
Le principal syndicat américain, AFL-CIO, a annoncé peu avant qu’il validait les amendements apportés au nouveau texte.
"Pour la première fois, il y aura vraiment des réglementations du travail pouvant être mises en oeuvre", a indiqué son président Richard Trumka, dans un communiqué, soulignant que l’accord comprendrait "un processus qui permettra d’inspecter les usines et les installations qui ne respectent pas leurs obligations".
Si cet accord de libre-échange est crucial pour le Mexique, il est aussi très important pour l’économie américaine.
Le commerce avec le Canada et le Mexique soutient 12 millions d’emplois américains et 49 Etats américains comptent le Mexique ou le Canada parmi leurs trois principaux marchés d’exportation de marchandises, selon les données de la Chambre de commerce américaine.
Le Canada et le Mexique représentent 40% de la croissance de l’ensemble des exportations de marchandises américaines. Et le commerce avec les deux pays a atteint près de 1.400 milliards de dollars en 2018.
"Cet accord ne plonge pas seulement notre politique commerciale dans le monde moderne, c’est une victoire pour les travailleurs américains dont ceux qui ont le sentiment d’avoir essuyé par le passé les plâtres de mauvaises politiques", a commenté de son côté le représentant républicain Kevin McCarthy.