Espagne: le conducteur en garde à vue « pour imprudence »

Le conducteur du train qui a déraillé mercredi soir à Saint-Jacques de Compostelle, dans le nord-ouest de l’Espagne, faisant au moins 78 morts, a été placé en garde à vue « pour imprudence », a précisé vendredi le chef de la police de Galice. Interrogé par la presse sur la raison de cette arrestation, qui a eu lieu jeudi à 20 heures, Jaime Iglesias a répondu que c’était « pour imprudence », alors que l’hypothèse privilégiée est un excès de vitesse dans une courbe dangereuse. Selon le quotidien El Pais, il aurait freiné trop tard.

Espagne: le conducteur en garde à vue
"J’espère qu’il n’y aura pas de morts parce que je les aurai sur la conscience", avait lancé le chauffeur du train , mercredi dans une communication radio avec la gare, juste après le déraillement de son convoi aux abords de Saint-Jacques de Compostelle, en Espagne.

L’accident a fait 78 morts et 80 blessés. Il a été placé sous surveillance policière à l’hôpital où il devait être entendu par la police vendredi. Le conducteur, blessé, "doit être entendu par la police à l’hôpital où il a été placé sous surveillance", a indiqué un communiqué du Tribunal supérieur de justice de Galice, le juge chargé de l’enquête n’ayant à ce stade ordonné "aucune interpellation".

Dès mercredi soir, peu après le déraillement du train à son arrivée à Saint-Jacques, l’hypothèse d’une vitesse excessive, sur un tronçon de voie limité à 80 kilomètres/heure, a pris corps. Deux enquêtes, judiciaire et administrative, ont été ouvertes.

Les premiers éléments de l’enquête montrent que le conducteur n’avait pas consommé d’alcool. En revanche, celui-ci aimait la vitesse et se vantait de faire des excès de vitesse sur son compte Facebook. Son compte semble depuis avoir été effacé du réseau social, informe le quotidien espagnol El Pais. Le journal espagnol a cependant eu le temps de consulter son compte avant qu’il ne devienne inaccessible. Selon le quotidien, le conducteur a posté une photo de son compteur affichant 200km/h en mars dernier. Dans les commentaires, le conducteur plaisante à propos de son excès de vitesse.

Mercredi soir, le conducteur du train aurait reconnu avoir abordé le dangereux virage où s’est produit l’accident à 190 km/h. Le secrétaire d’État aux Transports, Rafael Catala, a presque confirmé cette hypothèse. La tragédie « paraît liée à un excès de vitesse », a-t-il affirmé sur la radio Cadena Ser.

Selon El Pais, le train accidenté « a freiné trop tard ». L’enquête semblait s’orienter sur une possible insuffisance du système de freinage. «Les systèmes d’alerte de la voie ferrée ont sauté en repérant que le chauffeur du train circulait à 190 kilomètres heure alors qu’il n’aurait pas dû dépasser les 80», écrit le quotidien espagnol. «L’alarme, comme l’a reconnu le chauffeur lui-même, s’est allumée dans le tableau de bord et il a essayé de freiner, sans pouvoir empêcher la tragédie», ajoute le journal.

Francisco José Garzón Amo, le chauffeur âgé de 52 ans, travaille depuis 30 ans à la Renfe, la compagnie publique des chemins de fer espagnols, et depuis 2000 comme chauffeur.

« Toute l’Espagne est émue par cet événement, tous les Espagnols s’unissent à la douleur des familles des personnes décédées. Nous espérons que les blessés récupéreront petit à petit », a déclaré le roi d’Espagne, qui s’est rendu au chevet des blessés à l’hôpital Clinico de Saint-Jacques.

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