Emplois fictifs: Marine Le Pen refuse d’aller chez le juge

La candidate d’extrême-droite à la présidentielle française Marine Le Pen a refusé de se rendre vendredi à sa convocation chez un juge dans l’enquête sur les soupçons d’emplois fictifs au Parlement européen, dénonçant une « opération politique ».

Elle "était bien convoquée ce matin et n’est pas venue", a déclaré à l’AFP une source judiciaire.

La présidente du Front national (FN) avait fait savoir par avance qu’elle ne se rendrait à aucune convocation avant la fin des échéances électorales, en faisant valoir son immunité de députée européenne.

"Certains veulent instrumentaliser la justice pour interférer dans cette élection présidentielle, je ne participerai pas à cette instrumentalisation, les choses sont très claires", a déclaré Marine Le Pen sur une radio publique locale, après avoir déjà dénoncé une "cabale politique".

"Je suis, moi, victime d’une opération politique menée par le Parlement européen depuis plus de trois ans. J’ai demandé moi-même la désignation d’un juge d’instruction dans cette affaire il y a plus d’un an, elle a été refusée. Comme par hasard, cette agitation arrive à quelques jours de l’élection présidentielle", a-t-elle insisté.

A moins de cinquante jours du premier tour le 23 avril, Mme Le Pen était convoquée vendredi en vue d’une possible inculpation dans une enquête sur les soupçons d’emplois fictifs d’assistants de son parti au Parlement européen.

Cette enquête a déjà abouti à deux inculpations: celle de la cheffe de cabinet de Mme Le Pen, Catherine Griset, mais aussi – a-t-on appris vendredi de source judiciaire – celle de Charles Hourcade, l’assistant parlementaire d’une députée FN au Parlement européen.

"Si l’immunité parlementaire existe, c’est précisément parce que les législateurs sont conscients que le pouvoir peut être amené à se servir de la justice pour tenter de gêner ou de persécuter un opposant politique", a plaidé la députée européenne.

L’immunité parlementaire de Marine Le Pen a en revanche été levée dans une affaire de diffusion des images d’exactions du groupe Etat islamique sur son compte Twitter, datant de décembre 2015.

Egalement visé par une enquête pour des soupçons d’emplois fictifs attribués à sa famille, le candidat conservateur François Fillon dénonce lui aussi une "opération de déstabilisation politique". A l’inverse de Marine Le Pen, il a annoncé qu’il se rendrait à une convocation de la justice mercredi prochain, qui pourrait aboutir à son inculpation.

Vendredi, le Conseil constitutionnel, qui veille à la régularité de l’élection présidentielle française, a annoncé que Marine Le Pen avait désormais franchi la barre des 500 parrainages requis pour se présenter au scrutin.

Son père, Jean-Marie Le Pen, avec lequel elle est pourtant en conflit, fait partie des personnes qui l’ont parrainée, en tant que député européen.

Avec AFP

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