"Le président a souligné que nous étions entrés dans ce moment, le 17 novembre dernier, suite à une hausse de la fiscalité et ce n’est sans doute pas par une hausse de la fiscalité qu’on répondra à la colère qui s’est exprimée", a déclaré le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux à la sortie du Conseil des ministres.
"Le président de la République l’a rappelé: sa conviction c’est que nous ne sortirons pas d’une crise qui a commencé par un impôt supplémentaire, en en créant un nouveau", a insisté M. Griveaux, selon lequel la question posée par le grand débat est davantage celle de "l’accompagnement" des Français dans la transition écologique que la hausse des taxes.
Accusée d’avoir mis le feu aux poudres à l’automne dernier, la taxe carbone avait été sacrifiée sur l’autel des "gilets jaunes". Mais depuis le début de la semaine, les avocats de cet "outil efficace", ministres ou députés, ont retrouvé de la voix, même s’ils ont bien conscience de marcher sur des oeufs.
Brune Poirson, secrétaire d’État à la Transition écologique, avait allumé la mèche dimanche en défendant un "outil en faveur de la transition écologique, qui a un vrai impact parce qu’il envoie un signal prix qui permet aux gens de changer leur comportement".
Le lendemain, elle recevait le soutien de sa collègue Emmanuelle Wargon, l’une des deux animatrices du grand débat, et du patron de La République en marche, Stanislas Guerini, qui invitaient à en débattre.
La hausse de la taxe carbone, prévue dès 2014, avait été suspendue puis annulée pour 2019, mais le gouvernement est resté flou pour 2020 et au-delà, renvoyant au grand débat.
"Aujourd’hui je ne vois pas d’hypothèse dans laquelle on peut facilement repartir avec une augmentation de cette taxe, ça, c’est clair. Mais il faut se poser la question du système fiscal qu’on veut", avait prudemment expliqué Édouard Philippe fin janvier sur France Inter.
Mais les défenseurs de la taxe ont l’impression de bénéficier de nouveaux vents porteurs, alors qu’un collectif d’étudiants d’Ile-de-France appelle à faire grève et à manifester vendredi pour que "cesse l’inaction politique face au dérèglement climatique".