Egypte: les Frères musulmans rejettent une nouvelle déclaration de principes « supra-constitutionnels »

Les Frères musulmans ont rejeté, dimanche, la décision du Conseil suprême des forces armées égyptiennes, aux commandes du pays depuis la chute du régime du président Hosni Moubarak, de préparer une déclaration de principes "supra-constitutionnels".

Dans un communiqué, la Confrérie a qualifié la nouvelle déclaration de principes supra-constitutionnels de "violation" de la volonté populaire incarnée par le référendum de mars dernier sur les amendements constitutionnels.

Quelque 77 % des Egyptiens avaient voté en faveur de ces amendements proposés par le Conseil suprême des forces armées, qui prévoient comme première échéance l’organisation des élections législatives avant la mise en place par le Parlement de la formation de l’Assemblée constituante.

Selon les Frères musulmans, cet acte est de nature à constituer une "provocation dirigée contre les opposants à ces articles et ceux qui s’attachent aux droits du peuple à la liberté et aspirent à la stabilité de la patrie et au transfert du pouvoir à des institutions civiles élues". "Nous demandons à l’armée (..) de veiller à la protection de la constitution et de se porter garante de l’Etat civil", ajoute le communiqué.

Les autres partis tels le new-Wafd, "Al Karama", le "Front démocratique" et "Al Ghad" craignent que les courants religieux ne mettent la main sur le prochain Parlement pour pouvoir ensuite former à leur goût l’Assemblée constituante, qui sera chargée de rédiger la nouvelle Constitution.

"Si les élections législatives sont tenues d’abord, les seuls bénéficiaires seront les Frères musulmans et les éléments de l’ex-Parti National Démocrate (PND dissout). Ce sont les forces les mieux organisées", estime Ossama Al-Ghazali Harb, président du parti du Front démocratique, qui se dit ouvert au dialogue avec ces forces "mais sans aucune concession sur la nature du futur Etat qui devra être civil et non religieux".

Pour sa part, Hicham Al-Bastawissi, ancien juge à la Cour d’appel et futur candidat à l’élection présidentielle, estime que l’élaboration d’une nouvelle Constitution nécessite un consensus populaire que le Parlement ne peut pas garantir. "Le Parlement représente un choix politique qui peut varier d’un moment à l’autre, tandis que la Constitution doit représenter des valeurs constantes auxquelles aspirent tous les Egyptiens", a-t-il ajouté. A cet égard, il a appelé le Conseil militaire à proposer des garanties pour que la composition de la future assemblée constituante soit largement représentative de la société égyptienne.

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