Egypte: foule nombreuse et deuil national pour les obsèques de Chenouda III

Les obsèques du patriarche de l’Eglise copte orthodoxe d’Egypte, Chenouda III, ont débuté mardi matin dans la grande cathédrale Saint Marc du Caire, pleine à craquer de fidèles, de religieux et d’officiels.

Chenouda III, qui dirigeait la plus importante Eglise chrétienne du Moyen-Orient depuis quatre décennies, est décédé samedi à l’âge de 88 ans à la suite d’une attaque cardiaque qui s’est ajoutée à d’autres graves problèmes de santé.

La cérémonie, prévue pour durer deux heures, a débuté avec une prière du chef de l’Eglise copte d’Ethiopie, le patriarche Abune Paulos venu d’Addis Abeba, au milieu de cantiques en langue copte, un idiome qui n’est plus utilisé que pour la liturgie.

Le cercueil ouvert, laissant voir le visage du défunt surmonté d’une tiare en or, était entouré de nombreux religieux portant la traditionnelle coiffe noire du clergé copte.

Des milliers de personnes étaient également massées à l’extérieur de la cathédrale, brandissant des portraits du patriarche défunt, principale figure d’une communauté inquiète face à la monté de l’islamisme et des violences confessionnelles.

Trois personnes sont mortes dimanche étouffées par une foule de dizaines de milliers de fidèles venus à la cathédrale rendre hommage au patriarche, dont le corps était exposé jusqu’à lundi assis sur un trô ne de bois sculpté.

Après la cérémonie, le corps sera transporté au monastère de Saint Bichoï, une centaine de kilomètres au nord-ouest du Caire, où il sera inhumé.

C’est à cet endroit que Chenouda III avait été assigné à résidence en 1981 par le président Anouar al-Sadate, avec qui il avait de profonds désaccords politiques.

Une journée nationale de deuil a été décrétée par le pouvoir militaire, et la cérémonie était retransmise à la télévision d’Etat. Les Coptes représentent 6 à 10% de la population égyptienne, dans sa grande majorité de confession musulmane sunnite.

Très conservateur sur les questions de dogme, le patriarche fut un ferme partisan du président Hosni Moubarak, poussé à la démission en février 2011 par une révolte populaire.

Critiqué par une partie de la communauté copte pour ses positions conciliantes envers le pouvoir militaire actuel, il était aussi considéré par de nombreux fidèles comme un protecteur dans un pays en plein bouleversement.

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte Lire la suite