Egypte : deux morts et 222 blessés dans les affrontements du Caire (ministre)

Deux personnes ont trouvé la mort et 222 autres ont été blessées dans les affrontements, éclatés vendredi au centre du Caire entre des manifestants égyptiens et la police militaire, selon un nouveau bilan communiqué par le ministère égyptien de la santé.

"Suite aux accrochages ayant éclaté devant le siège du conseil des ministres, deux personnes ont été tuées à l’hôpital Kasr Al Eini", a précisé Adel Adaoui ministre adjoint de la Santé, chargé du département des soins dans des déclarations à la presse.

Il a ajouté que 74 manifestants blessés ont reçu les soins nécessaires sur place et 148 autres ont été transportés vers différents établissements sanitaires du Caire. D’après la télévision égyptienne, 32 membres des forces de sécurité ont été également blessés, dont un officier par un tir de chevrotine.

Lors de ces heurts, des centaines de manifestants ont lancé des pierres et des bombes incendiaires sur la police militaire et des voitures et le siège de l’administration des ponts ont été incendiés. Ont été également brisés les vitres des fenêtres du siège du conseil des ministres, du haut duquel des officiers en civil jetaient des pierres contre les protestataires. Suite à ces incidents, la police militaire a riposté en tirant également des coups de feu en l’air pour disperser les manifestants.

Selon l’agence de presse Mena, la place Tahrir ainsi que d’autres avenues avoisinantes ont été fermées à la circulation suite à ces incidents.

En réaction, Nivin Mosaad, Motazbiadilah Abdefattah et Ahmed Khayri, membres du conseil consultatif, mis en place récemment par l’armée pour préparer la rédaction d’une Constitution, ont présenté leur démission. Les membres de ce conseil, créé par le Conseil suprême des forces armées égyptiennes (CSFA), au pouvoir depuis la chute du régime du président Hosni Moubarak en février dernier, ont souligné dans des déclarations à la presse que cette démission "intervient en protestation contre ces violences ayant visé des civils".

Le président du conseil a, de son côté, convoqué une réunion urgente de cette instance pour débattre des développements de la situation suite à ces événements.

Selon une source responsable citée par l’agence de presse Mena, ces accrochages "visent à porter atteinte et provoquer le chaos en Egypte", ainsi que "saper la stabilité du pays qui vient d’organiser des élections législatives".

Pour sa part, Al-Azhar a exhorté toutes les parties à faire preuve de retenue pour éviter toute forme de violence, à ouvrir un dialogue, à faire prévaloir l’intérêt de l’Egypte et à coopérer afin de rétablir la sécurité et la stabilité dans le pays. De son côté, l’ancien directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Mohamed El Baradei, et candidat à la prochaine présidentielle, a exprimé son rejet à la décision de dispersion par la force des manifestants. "Les patries ne se dirigent pas de cette manière", a déploré M. El Baradei sur sa page Twitter, tout en s’interrogeant sur la position du conseil consultatif à l’égard de ces événements. Quant à lui, le présidentiable Hamadine Sabbahi, a dénoncé le recours à la force pour disperser les manifestants qui campent depuis plusieurs jours devant le siège du conseil des ministres. Le présidentiable, Abdallah El-Achaal, a pour sa part jugé impératif d’ouvrir une enquête dans l’immédiat sur ces événements. Tout en appelant à traduire en justice les responsables de ces incidents, il a souligné que "toute tentative visant à mettre fin, par force, au sit-in pacifique serait vouée à l’échec".

Les violences ont éclaté après que des soldats aient battu un jeune homme qui participait à un sit-in devant le siège du gouvernement. Les manifestants sont en sit-in depuis le 25 novembre devant le siège du gouvernement pour protester contre la nomination par le conseil suprême des forces armées au pouvoir d’un nouveau Premier ministre. Ils réclament aussi le transfert dans les plus brefs délais du pouvoir du Conseil suprême des forces armées aux civils.

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