Echos d’Amérique du Sud

L’Afrique du Sud a commencé sa préparation pour la Coupe du Monde qu’elle organise par une tournée au Brésil, le pays de son sélectionneur Carlos Alberto Parreira.

Au Brésil pour apprendre

Pays organisateur de la première Coupe du Monde sur le continent africain, l’Afrique du Sud devra lutter pour ne pas être la première nation organisatrice à ne pas atteindre la seconde phase de cette compétition. Mission ardue pour la 2e plus mauvaise équipe au classement FIFA des 32 nations engagées, d’autant plus qu’elle a hérité d’un groupe A costaud (celui de la France, l’Uruguay et le Mexique). Le sélectionneur Carlos Alberto Parreira sait que ce sera difficile de passer mais croît en la capacité de son équipe à grandir lors des matches importants. Avec la programmation de trois camps d’entraînements au Brésil, en Allemagne et en Afrique du Sud, la sélection sud-africaine entend bien se préparer et surtout se construire une identité d’équipe. «Des équipes comme l’Angleterre, l’Allemagne, le Brésil développent un style de foot, leur propre style de foot. Ils ont une identité.» Trouvant son équipe trop pressée, se livrant trop souvant, mauvaise dans la conservation de balle, l’ancien sélectionneur de la Seleção championne du monde en 1994, souhaite qu’elle s’inspire du football brésilien.

Depuis le 7 mars, la sélection sud-africaine est donc au Brésil afin d’y sentir la qualité du football brésilien : «Ce voyage va beaucoup nous apporter et va faire resortir le meilleur de chacun. L’idée principale est l’apprentissage. Cet exercice va être très bénéfique pour les garçons qui verront, sentiront le football brésilien. L’ambition sera de jouer simple, d’être en forme et de se construire une identité.» Privé de joueurs importants restés en Europe (Steven Pienaar d’Everton, Benni McCarthy de West Ham par exemple), c’est un groupe de 29 joueurs dont deux seulement jouent en Europe (Kermit Erasmus, 19 ans de l’Excelsor Rotterdam et Daylon Claasen, 20 ans, de l’Ajax) qui s’entraîne sur le camp d’entraînement de la Seleção à Granja Comary, près de Rio de Janeiro, et aussi au centre d’entraînement de São Paulo.

La construction d’une équipe

«Nous avons une équipe faible physiquement. Nous n’avons pas de grands gabarits alors nous devons conserver le ballon au sol. Le Brésil sait très bien le faire, nous devons nous en inspirer. Pour cela, nous avons besoin d’un maximum de matches durant notre séjours parce qu’ils nous aideront à faire comprendre aux joueurs ce que nous voulons d’eux. Jouer ces matches sera la clé pour l’équipe puisqu’à notre retour, à la maison, nous aurons gagné beaucoup d’expérience.» Une série de 7 matches contre des équipes brésiliennes sparring partners attendait la sélection sud-africaine. 7 matches pour observer, apprendre et mettre en place un jeu brésilien. 7 matches aussi pour se préparer au véritable test de cette tournée, le match contre le Paraguay, disputé jeudi soir. «Nous devions commencer par affronter des équipes de niveau technique plus faible afin de maîtriser les fondamentaux et prendre goût à garder le ballon», déclarait Parreira avant le match.

Convaincant contre le Paraguay

Bien qu’invaincus (cinq victoires contre les -20 ans de Fluminense 8-0, Boavista 2-0, la réserve de Cruzeiro 2-0, Botafogo 1-0 et Ponte Negra 2-1, deux matches nuls 0-0 contre Volta Redonda et Cruzeiro), les Bafana Bafana n’ont pas impressionné et la différence de niveau supposée entre une sélection nationale et les clubs ne s’est pas vue. Pas de quoi véritablement inquiéter Carlos Parreira : «Nous sommes de mieux en mieux et nous allons atteindre notre objectif. Nous travaillons dans la construction d’une équipe, d’une identité, d’une condition physique, d’une vitesse et d’une confiance. Nous l’obtenons doucement mais surement.» Et lorsque les Sud-Africains montrent des lacunes au milieu de terrain face à des équipes très techniques comme Cruzeiro, le milieu de terrain Lance David déclare : «Jouer contre des grandes équipes nous permet de voir ce que nous pouvons encore améliorer.»

Le match contre le Paraguay était donc très attendu. L’occasion de se situer et de se rapprocher des conditions de la Coupe du Monde. Après avoir concédé un but très tôt en première période et souffert du jeu physique et aérien des Paraguayens, les Sud-Africains ont fait preuve, en seconde période, de courage et d’application leur permettant de mettre en place leur jeu et d’arracher le match nul (1-1). Un résultat qui a plu au sélectionneur : «L’équipe a montré beaucoup de caractère et je suis fier d’eux pour ça. Des équipes comme le Brésil, l’Argentine sont venues ici et elles ont été accrochées, je pense qu’on s’en est bien sorti.»

Le bilan de cette préparation

Carlos Parreira tire un bilan assez positif de cette préparation au Brésil. Les objectifs fixés ont été atteints. Son équipe présente un bilan comptable plus qu’honorable :8 matches joués, 5 victoires, 3 matches nuls, 16 buts marqués pour 2 encaissés. «Ce camp d’entrainement est important. Tous les joueurs ont joué au moins 45 minutes et cela m’a permis d’avoir une vision plus claire de tous les joueurs présents. Une dynamique de victoire s’est créée, le groupe a appris à vivre ensemble et est en confiance. Le groupe est enthousiasme, réceptif et progresse.»

Cependant même si l’équipe présente un gain de forme et de performance notable, Carlos Parreira sait que «nous ne sommes pas prêts pour le moment mais nous le serons pour Mai.» La montée en puissance de l’Afrique du Sud devrait se faire au cours des camps d’entraînement en Allemagne, en avril et en Afrique du Sud en mai, ainsi qu’au cours des prochains matches internationaux que la fédération sud-africaine veut organiser. Pour le dernier camp d’entraînement, Carlos Parreira pourra compter sur la présence de ses cadres ainsi que sur la présence d’un psychologue qui les accompagnera jusqu’au Mondial 2010.

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