Diffusion des enregistrements de Merah: la famille du militaire Ibn Ziaten veut des poursuites contre TF1

La famille d’une victime de Mohamed Merah en appelle à la justice pour que soient poursuivis les responsables de la diffusion, dimanche soir sur TF1, d’enregistrements audio du jeune homme qui a tué en mars sept personnes en se réclamant d’Al Qaïda.

TF1 a diffusé dans l’émission de reportages "Sept à huit" des extraits des enregistrements réalisés par les policiers qui discutaient avec le jeune Français le 21 mars lors du siège de son logement qui devait conduire le lendemain à sa mort (voir ).

Il avait tué trois militaires à Toulouse et Montauban puis trois enfants juifs et un professeur dans une école toulousaine.

"J’ai déposé une plainte fin juin pour violation du secret de l’instruction et recel. Le procureur de la République a ouvert une information contre X, qui reste valable pour ce qui s’est passé hier", a dit lundi à Reuters Me Mehana Mouhou, avocat de la famille d’Imad Ibn Ziaten, le premier militaire tué.

"On n’en est plus au stade de l’ouverture d’une information judiciaire. Le fait de diffuser un élément couvert par le secret de l’instruction signifie un recel. Le procureur peut mettre le PDG de TF1 (Nonce Paolini, NDLR) et le producteur de l’émission (Emmanuel Chain) en garde à vue et solliciter leur mise en examen", fait valoir Me Mouhou.

Il a exhorté le procureur "à prendre ses responsabilités" et a dit ne pas exclure d’en appeler à la ministre de la Justice Christiane Taubira.

L’avocat a mis en avant l’impossibilité pour les familles de faire leur deuil face à ce qu’il a qualifié d’"horreur absolue".

"La mère d’Imad, lorsqu’elle a vu le début de l’émission, a été malade toute la nuit. Cette famille est déjà abÂŒmée par le crime, tout cela rajoute du traumatisme", a-t-il estimé.

"C’est du mépris à l’égard des familles qui ont le droit au respect de leur deuil (…) Diffuser un compte-rendu de crime, ce n’est pas de l’information, c’est de l’apologie. Al Djazira a eu un comportement plus déontologique en ne diffusant pas les vidéos" que lui avait envoyées Mohamed Merah avant sa mort, a poursuivi Me Mouhou.

Le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, s’est étonné dimanche de la diffusion de ces enregistrements, qu’il a dit regretter au nom du respect des familles de victimes.

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