Certains hauts fonctionnaires portugais ont indiqué à Reuters qu’il s’agit avant tout de diversifier la gamme des investisseurs de la dette nationale, la Chine étant prioritaire. En outre, la somme évoquée ne constitue qu’une fraction de la dette souveraine totale, qui s’élève à plus de 80% du PIB du Portugal, soit près de 130 milliards d’euros. Néanmoins, Pékin se montre véritablement intéressé par les obligations européennes. La Chine était déjà intervenue auprès de la Grèce, en s’engageant à acheter de la dette et en investissant dans le pays.
Des milliards de dollars d’excédent commercial
Cette semaine, les autorités chinoises ont de nouveau apporté leur soutien aux efforts de l’Union européenne et du Fonds monétaire international pour apaiser les marchés. Le vice-Premier ministre chinois Wang Qishan a souligné mardi que Pékin avait pris des "mesures concrètes" pour aider certains Etats européens. Le ministre du commerce Chen Deming a par ailleurs insisté sur l’importance de l’implication de l’UE: "Nous voulons voir si l’Union européenne est capable de contrôler les risques de la dette souveraine et si un consensus peut être traduit en acte réel pour permettre à l’Europe d’émerger de la crise financière rapidement et en bon état."
La Chine ne prend pas de risques inconsidérés en investissant dans ces dettes qui font pourtant fuir les marchés, parce qu’elle en a les moyens. L’économie chinoise dégage plus de dix milliards de dollars d’excédent commercial chaque mois. En devenant créancier, Pékin s’assure également une emprise nouvelle sur l’Europe. Mais les sommes engagées demeurent sans comparaison avec celles prêtées aux Etats-Unis. En octobre 2010, la Chine détenait 906,8 milliards de dollars d’obligations publiques américaines, soit 21% de la dette publique totale. L’Europe n’en est pas là.