Un "Comité de vigilance et de soutien" a été créé afin de "protester contre l’enlèvement de Ould Sidi Mouloud, et les menaces qui peuvent peser sur son intégrité physique, ainsi que sur sa famille", indique le Collectif dans un communiqué rendu public à Paris.
Ces menaces constituent "une atteinte insupportable aux principes universels des droits de l’homme, comme aux dispositions des Conventions de Genève relatives aux réfugiés", souligne le Comité qui regroupe quinze grands juristes et experts français.
"Ouvert à toutes les personnes attachées à la défense des libertés fondamentales, ce Comité s’est donné pour mission de suivre la situation de M. Ould Sidi Mouloud, de lui apporter toute aide nécessaire et d’appeler les dirigeants politiques, les institutions internationales de droits de l’homme et les ONG à demander au gouvernement algérien de faire procéder à sa libération immédiate", précise le Collectif.
Plus largement, le Comité entend "attirer l’opinion internationale sur la situation anormale qui continue à prévaloir dans les camps de Tindouf, où la liberté de circulation est inexistante et la liberté d’expression muselée, ce qui fait des populations qui y sont parquées les otages d’un conflit artificiel", ajoute le communiqué.
Le 21 septembre, les miliciens du polisario ont enlevé et mis au secret Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud alors qu’il rejoignait sa famille dans les camps de Tindouf, sous contrôle de l’Algérie, après un séjour à Smara dans les provinces du sud du Maroc, dont il est originaire.
En réalité, relève le Collectif, le polisario reproche à M. Ould Sidi Mouloud d’avoir "osé déclarer que, réflexion faite, le projet d’autonomie proposé par le Maroc à l’ONU en 2007 lui paraissait une solution plausible pour mettre un terme à un conflit, qui dure depuis plusieurs décennies, et d’avoir exprimé son intention d’expliquer cette option aux habitants des camps de Tindouf".
En août, lors d’une conférence de presse, Moustafa Salma Ould Sidi Mouloud avait exprimé sa volonté de sensibiliser les populations sahraouies de Tindouf au projet d’autonomie proposé par le Maroc.
Son arrestation a été vivement condamnée par des ONG, notammnt, l’organisation de défense des droits de l’homme Human Rights Watch (HRW).
Parmi les fondateurs du Comité figurent Charles Saint-Prot, directeur de l’Observatoire d’études géopolitiques (OEG), Michel Rousset, professeur honoraire, ancien doyen de la Faculté de droit de Grenoble, Frédéric Rouvillois, professeur agrégé de droit public à la Faculté de droit Paris-Descartes, André Decocq, professeur émérite à Paris II Panthéon-Assas et doyen honoraire de la Faculté de droit de Lyon, et Patrick Chauvin, docteur en droit, avocat à la Cour d’appel de Paris.