Des civils évacués de la ville syrienne de Kobané après l’entrée des jihadistes

De nombreux civils ont été évacués lundi soir de la ville syrienne frontalière de Kobané, où les jihadistes du groupe de l’Etat sont entrés après plusieurs jours de violents combats, a indiqué à l’AFP un journaliste kurde présent dans la ville.

"2.000 civils ont été évacués ce soir. Les responsables militaires (kurdes qui défendent la ville) ont demandé aux civils de quitter les lieux. Ils ont déclaré Kobané zone militaire", a souligné au téléphone Mustafa Bali, le responsable du syndicat de la presse kurde à Kobané (Aïn al-Arab en langue arabe).

"L’EI a progressé dans la partie est de la ville. IL y a de violents combats dans la ville", a ajouté M. Bali, qui s’est réfugié côté turc.

Un responsable kurde local, Idris Nahsen, a confirmé l’entrée des combattants jihadistes dans une partie de la ville, soumise depuis plusieurs jours à leur intense bombardement.

"Des combats de rue ont débuté à Kobané. Ils se déroulent dans les faubourgs est de la ville", a-t-il déclaré à l’AFP par téléphone.

Face à la soudaine détérioration des positions kurdes dans la ville, le Parti démocratique populaire (HDP, prokurde) a appelé lundi soir tous les Kurdes de Turquie à descendre dans les rues du pays pour manifester leur solidarité avec la population de Kobané.

"La situation est très critique. Nous appelons notre peuple à occuper les rues, à dénoncer les attaques de l’EI et (…) la position de l’AKP (le Parti de la justice et du développement au pouvoir depuis 2002 en Turquie) envers Kobané", a déclaré le HDP dans un communiqué.

Selon des témoins interrogés par l’AFP, quelque 300 personnes se sont réunies dans la ville frontalière de Suruc, à quelques kilomètres de la frontière syrienne, avec l’intention de faire mouvement sur la ville assiégée.

L’armée turque a déployé de très importants renforts autour de son poste-frontière de Mursitpinar, face à Kobané, et a fermement éloigné à plusieurs reprises depuis dimanche les civils et la presse qui s’approchent de la ligne de partage entre les deux pays.

Le Parlement turc a autorisé jeudi le gouvernement islamo-conservateur à recourir à la force en Irak et en Syrie contre les jihadistes mais son armée est jusque-là restée l’arme au pied.

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