Des avions iraniens au nord du Mali

Des avions iraniens au nord du Mali
Alors que le nord du Mali, contrôlé par les fondamentalistes, s’organise
en Etat islamique de l’Azawad , les services de rensei –
gnement occidentaux s’inquiètent du jeu iranien dans la région. Selon des
sources interrogées par TTU, des avions de fret iraniens effectueraient depuis
quel ques semaines des rotations sur les trois aéroports de la région,
Tombouctou, Gao et Tessalit. Leur cargaison contiendrait des stocks d’armes
lourdes destinées aux hommes d’Ansar Eddine et d’AQMI. Des opérationnels
d’Al-Qaida, réfugiés en Iran, auraient été également “injectés” sur le sol malien
pour consolider la mainmise des deux groupes sur la zone. Des sources sécu –
ritaires locales ont, en outre, observé la présence de Pakistanais et d’Arabes
du Proche-Orient à leurs côtés. L’internationalisation dans le processus de
sanctuarisation du nord du Mali, qui marque une nouvelle étape dans la
dégradation sécuritaire du pays depuis le putsch du 22 mars, vient encore
marquer les limites de la médiation menée par la CEDEAO pour restaurer
l’ordre constitutionnel à Bamako, un préalable jusque-là à la gestion du front
nord. Selon des sources maliennes qui l’ont rencontré à Paris, le président par
intérim, Dioncounda Traoré, hospitalisé à l’hôpital parisien du Val de Grâce
depuis son agression à Bamako par des éléments pro-junte le 21 mai (voir
TTU n° 735), est «considérablement affaibli et n’est pas prêt de revenir à
Bamako». La crise politique s’installant, l’option d’une intervention militaire, un
temps rejetée, apparaît aujourd’hui pour nombre de pays africains comme la
seule réponse capable de mettre fin à l’occupation du nord et restaurer
l’intégrité territoriale du pays. De passage à Paris les 29 et 30 mai, le président
en exercice de l’UA, le Béninois Boni Yayi, a plaidé le recours à cette option
auprès du président français, rejoint par le ministre nigérien des Affaires
étrangères, Mohamed Bazoum, qui s’en est entretenu avec son homologue
français, Laurent Fabius. Celle-ci prévoit l’envoi d’un contingent africain,
armée malienne comprise, soutenu logistiquement et financièrement par des
forces internationales. Reste à en convaincre l’Onu.

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