Le porte-parole du ministère syrien des Affaires étrangères, Jihad Makdessi, a accusé lors d’une conférence de presse la Turquie de "mensonges" dans le but d’"attiser" la crise.
"L’avion militaire turc a violé l’espace syrien, les défenses aériennes syriennes ont riposté et (l’appareil) s’est abîmé à l’intérieur des eaux territoriales syriennes. Ce qui s’est passé est une violation flagrante de la souveraineté syrienne", a-t-il déclaré.
M. Makdessi a indiqué que cette conférence de presse avait été organisée pour "réfuter tous les mensonges" colportés par les médias arabes et occidentaux et les responsables turcs, en soulignant que la Syrie "ignorait" la nature de la cible abattue vendredi.
"C’est un canon mitrailleur anti-aérien qui a fait tomber l’avion turc, et il n’y a pas de radar dans cette arme", a-t-il dit.
Les débris de l’avion remis dimanche aux parties turques "prouvent que l’appareil a été abattu par un canon mitrailleur" dont la portée est de deux kilomètres et demi, a affirmé le responsable.
Selon lui, "l’avion volait à 800 km/h à un ou deux kilomètres (de la Syrie) (…) et se dirigeait vers la cô te syrienne. Les défenses aériennes ont alors visé directement l’avion (…) qui est tombé dans les eaux territoriales syriennes".
Les versions qui sont divulguées par les médias "constituent une campagne politique qui n’a rien à voir avec la réalité et qui vise à diaboliser la Syrie et à y attiser" la crise, a estimé M. Makdessi.
Il a mis en garde les pays de l’Otan qui doivent se réunir mardi à Bruxelles, à la demande d’Ankara, pour discuter de l’incident.
"Si la réunion vise à calmer la situation (…), nous leur souhaitons bonne chance. Mais si l’objectif est une agression, nous leur disons que le territoire, l’espace aérien et les eaux syriens sont sacrés pour l’armée syrienne, tout comme le terriroire turc (…) est sacré pour l’armée turque", a-t-il affirmé.
Le responsable syrien a accusé le ministre turc des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu d’avoir donné "une version contraire à la réalité" de l’incident.
Selon Ankara, l’avion de combat F-4 turc effectuait une mission d’entraînement, n’était pas armé et se trouvait dans l’espace aérien international, après une brève incursion dans l’espace syrien. L’incursion dans l’espace syrien aurait été de trois minutes selon la Turquie, et de cinq selon la Syrie.