Chasse à l’étranger : Valls assure la relève

Chasse à l’étranger : Valls assure la relève
La neige paralyse en ce mardi 12 mars une partie du réseau routier français et ralentit le trafic aérien, mais il faut rendre hommage à la Police aux frontières du ministre Manuel Valls qui n’hésite pas à braver bourrasques, tempêtes et intempéries pour accomplir sa mission. Et quelle mission !

A 6 heures du matin, la famille Issa Koné a été arrêtée à Pontivy (région de Bretagne). Les deux parents, Assani et Améla, les trois enfants Omara, 12 ans, Abdoulay, 11 ans et Yamiatou, 9 ans, ont été chargés dans deux voitures. Ils roulaient vers Paris où un avion les attendait pour les expulser vers Bamako.

Les parents et les trois enfants ont fui leur pays où la sécurité faisait gravement défaut1. Les trois enfants sont scolarisés. Omara est un élève exemplaire, tous trois parlent très bien le français, Yamiatou fait de la danse, les deux garçons du foot. Les parents ont des promesses d’embauche.

C’est une famille sympathique qui préfère dormir dans la rue plutôt que de retourner à Bamako, assurent ceux qui la connaissent. Le collectif qui les suit assure que la peur qu’ils expriment n’est pas feinte mais, au contraire, bien réelle.
Ils étaient assignés à résidence à Pontivy avec obligation de pointer à la gendarmerie plusieurs fois par semaine depuis le 28 février.

Ce mardi 12 mars, Monsieur Valls a montré que, dans la lignée de ses prédécesseurs, Sarkozy, Hortefeux, Besson et Guéant, la chasse à l’enfant ne lui répugnait pas, confirmant les craintes des associations de défense des sans-papiers unanimes à souligner que le quotidien des clandestins restera le même avec l’arrivée des socialistes. Il devrait être fait de rafles, d’expulsions et d’humiliations..

La politique de ‘’chasse’’ prend son sens, à gauche comme à droite, à l’instant où la police est sommée de ‘’faire du chiffre’’. On ne se contente plus d’expulser les sans-papiers condamnés ou pris au hasard, mais on va les chercher là où ils peuvent se cacher, dans les quartiers qu’ils fréquentent, à domicile, à l’entrée de métro et stations qu’ils empruntent, devant les portes des établissements scolaires… Seul objectif : remplir les camions pour atteindre les quotas.

Et quand vers la fin de l’année certains préfets peinent à atteindre le quota d’expulsions qui leur a été assigné à l’unité (près 29.800 reconduites pour 21012), ils s’adonnent alors avec intensité à la chasse à tout ce qui bouge, travaille et étudie…mais n’a pas de papiers.

Pire encore, les autorités ont tout conçu pour que l’expulsion se fasse sans que le concerné ne passe par un centre de rétention administrative et puisse s’informer sur ses droits afin qu’il puisse organiser mieux sa défense. La décision administrative du Préfet doit être exécutée immédiatement et à la lettre.

Ainsi, la droite minoritaire comme la gauche gouvernante, se félicitent aujourd’hui de leur politique de chasse aux étrangers. L’ex-ministre de l’intérieur, Claude Guéant, est parti avec le sentiment du devoir accompli après avoir réalisé bien plus que l’objectif que lui avait assigné son Président Sarkozy, alors que son successeur, le ministre socialiste, se dit quant à lui ‘’très déterminé’’ à poursuivre l’action de lutte contre l’immigration clandestine, allant même jusqu’à prétendre que ce sont les citoyens français qui ne veulent pas d’une régularisation globale des sans papiers. Alors que ces mêmes citoyens ont affirmé à 71%, dans un récent sondage, qu’ils sont pour une régularisation de tous les sans papiers qui ont des enfants scolarisés, 14% sont pour la régularisation de tous les sans papiers, 11% ne sont pour aucune régularisation et 4% ne se prononcent pas.

Les sondés condamnent pour la plupart (66%) la restriction du regroupement familial et soutiennent les efforts d’intégration des étrangers avec ou sans-papiers.

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