Cannes dans les starting-blocks à la veille de l’ouverture du Festival

Le tapis rouge est prêt à être déroulé, le jury s’apprête à débarquer et les premiers festivaliers déambulent déjà autour de la Croisette: à la veille de son ouverture officielle, le 72e festival de Cannes fait déjà son cinéma, lundi, sous le soleil.

Sur l’immense affiche déployée au fronton du Palais des festivals, Agnès Varda est là, l’oeil rivé sur la caméra, guettant l’arrivée de la pléiade de stars qui vont monter les "marches de la gloire". Mais c’est Alain Delon qui a fait parler les festivaliers arrivés en éclaireurs, accusé par l’organisation américaine Women and Hollywood de propos "racistes, homophobes et misogynes".

Dénonçant une "police politique", Thierry Frémaux a défendu l’acteur, qui doit recevoir une palme d’honneur: "Alain Delon a le droit de penser ce qu’il pense", a insisté le délégué général du festival, estimant "compliqué de juger avec les lunettes d’aujourd’hui des choses qui se sont passées et dites il y a quelques années".

Après un 71e festival de Cannes sous le sceau du phénomène #MeToo, lors duquel il avait signé une charte sur la parité hommes-femmes, Thierry Frémaux a également dû défendre sa sélection de films en compétition, avec seulement 4 réalisatrices en course sur 21 films au total: "Il ne faut pas mélanger ce voeu de parité avec la question de la sélection. (…) Il serait irrespectueux de la part de tout festival de sélectionner un film parce qu’il est réalisé par une femme", a-t-il plaidé.

"The dead don’t die"

En attendant l’ouverture, mardi soir, avec "The dead don’t die" de Jim Jarmusch et sa horde de zombies emmenés par Iggy Pop et Tom Waits, les photographes amateurs ont déjà installé leur marée d’escabeaux et de marchepieds. Et ils espèrent bien ne pas perdre une miette de ces 10 jours de paillettes et de glamour, jusqu’au 25 mai, pour une compétition que Thierry Frémaux a promise "romantique et politique".

"Le moment à ne pas manquer, c’est la venue de Quentin Tarantino avec Leonardo DiCaprio et Brad Pitt", s’impatiente déjà l’un d’eux, Fabrice.

Mais tous n’ont pas pris autant d’avance et les camions se bousculaient encore lundi matin autour du Palais, livrant fleurs, boissons et divers matériels pour les quelque 40.000 professionnels, dont 4.500 journalistes, accrédités, qui assisteront à la compétition ou participeront au marché du film, dans le sous-sol du "bunker", le palais des festivals.

Quant au dispositif de sécurité, il a été "reconduit et adapté, notamment dans la gestion des files d’attente", a promis le nouveau préfet des Alpes-Maritimes, Bernard Gonzalez: "Le monde entier nous regarde, on n’a pas le droit à l’erreur", a-t-il insisté au cours d’une rencontre avec la presse à Nice, confirmant un dispositif en 3D, terre, air et mer.

Plots anti-intrusion, armes longues, tunnels rayon X, brigade équestre, hélicoptères et vedette en mer: tout est prévu pour quadriller la ville.

Attendu lundi soir à l’hôtel Martinez pour son traditionnel dîner, le jury présidé par le cinéaste mexicain Alejandro Gonzalez Iñarritu devra départager 21 films, dont cinq de cinéastes déjà palmés. Parmi eux les réalisateurs retenus in extremis Quentin Tarantino, qui 25 ans après "Pulp Fiction," revient avec son film "Once Upon a Time… in Hollywood", et Abdellatif Kechiche, Palme d’or 2013 avec "La Vie d’Adèle", avec "Mektoub my love: Intermezzo".

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