“Pendant près de cinq décennies, le non-respect persistant par le pays hôte des camps de Tindouf de ses obligations internationales de préserver le caractère humanitaire et civil des camps, a conduit à une situation caractérisée par des violations individuelles et collectives des droits humains”, a indiqué Touria Hmyen, pétitionnaire lors de la réunion annuelle du C24.
Elle a relevé que ces camps sont une zone de non-droit où le groupe séparatiste “polisario” et ses milices armées criminelles « recourent à diverses pratiques inhumaines », soulignant qu’aux atteintes individuelles aux droits civils, politiques, économiques et socioculturels fondamentaux s’ajoute l’aspect collectif de l’absence d’un cadre juridique défini régissant les droits et obligations de ces populations séquestrées sur le territoire algérien.
“Les populations des camps de Tindouf sont livrées aux milices armées du +polisario+, en violation flagrante du droit international humanitaire et du droit international relatif aux droits de l’homme, et au mépris des recommandations des mécanismes onusiens des droits de l’homme et des ONG internationales, qui ont décrit la dévolution de compétence par le pays hôte à la milice séparatiste comme étant illégale et en violation totale du droit international et des conventions et pactes qu’il a ratifiés”, a-t-elle fait observer.
Notant que dans les camps de Tindouf, les libertés d’expression, d’opinion et d’association sont constamment bafouées, Mme Hmyen a signalé que les milices du “polisario” utilisent leurs armes pour “réprimer sauvagement les rassemblements », ce qui « entraîne une série d’arrestations qui se terminent souvent dans la sinistre prison de Dhibia”.
“Depuis des années, ce groupe séparatiste armé a également recours à la disparition forcée. Des centaines d’individus ont été enlevés et détenus dans des centres de détention secrets. Leur seul crime ? Être soupçonné d’avoir des idées différentes de celles de la milice”, s’est-elle indignée, citant le cas de Mohamed Salem Nafii, un séquestré des camps, qui décède dans des circonstances suspectes alors qu’il croupissait dans une prison algérienne.
La pétitionnaire s’est insurgée contre les violations auxquelles sont soumises les femmes détenues dans les camps de Tindouf, ajoutant que ces femmes sont contraintes à l’esclavage, au mariage forcé et à la séparation d’avec leurs enfants. Elles sont également victimes d’agressions sexuelles aux mains de dirigeants du “polisario”, comme Brahim Ghali qui a abusé et violé de nombreuses femmes, dont Khadijatou Mahmoud, a-t-elle rappelé.
Elle a également dénoncé l’enrôlement militaire des enfants par le “polisario” qui constitue, selon elle, un crime de guerre. “Les enfants sont également exploités en tant qu’esclaves, entraînés à rejoindre des groupes terroristes et privés de leurs droits humains les plus élémentaires”, a-t-elle poursuivi.
Dans ce cadre, la pétitionnaire a insisté sur l’impératif de mener une enquête indépendante de l’ONU pour s’assurer que les droits internationalement reconnus des populations des camps de Tindouf, y compris les droits des femmes et des enfants, sont respectés et protégés contre les abus continus des séparatistes du “polisario” et de leurs mentors dans le pays hôte.