Au Maroc, Jossour et l’université du Maryland ensemble pour l’égalité et contre la violence faite aux femmes

Narjis Rerhaye (A Rabat)

Deux années pour faire de la lutte contre la violence à l’encontre des femmes et la promotion de l’égalité entre les hommes et les femmes un engagement sur le terrain à travers une déclinaison d’expressions, c’est le challenge que s’est fixé l’association Jossour forum des femmes marocaines en partenariat avec la chaire Gibran à l’université du Maryland aux Etats Unis.

Au commencement, des femmes qui se battent pour leurs droits et leur dignité. Engagées, passionnées, militantes, elles choisissent d’unir leurs forces et de croiser leur énergie pour que les femmes soient réellement et vraiment des partenaires du progrès. De l’autre côté de l’Atlantique, au Maryland, il y a May Rihani, la directrice de la chaire Gibran Khalil Gibran. Elle a obtenu l’accord du Middle East Partenership Inititiative (MEPI) pour financer la promotion du leadership féminin et l’intégration de l’égalité et de l’approche genre dans les politiques publiques dans la région MENA (Moyen Orient et Afrique du Nord).

Le projet de May Rihani est une promesse pour plus d’égalité dans une aire géographique où les stéréotypes, les préjugés et les conservatismes ont la vie dure. Son choix se porte sur trois pays pour porter ce travail de longue haleine : le Maroc, la Jordanie et le Koweit. Au Maroc, c’est l’association Jossour qui portera ce projet qui « vise à analyser et à évaluer les progrès et obstacles rencontrés par les femmes leaders dans le processus de participation effective des femmes au sein de la société marocaine aux niveaux juridique, social, économique, politique, académique, culturel, médiatique, etc ».

30 femmes leaders sont identifiées. Artistes, politiques, activistes, hauts cadres de l’administration ou du monde de l’entreprise, des femmes engagées et d’horizons divers vont se réunir, s’unir et fédérer leurs apports et talents pour que le projet « Promoting Women’s Leadership and Gender Inclusive Policies in the Middle East and North Africa » soit une belle raison de continuer de se battre et de garder espoir. « Des femmes formidables, géniales qui vont chacune à sa manière donner de son temps et de son talent pour que ce projet aboutisse. Nous avons deux ans pour le réussir. Et c’est déjà bien parti ! », s’exclame enthousiaste Oumayma Achour, la présidente de Jossour. Au séminaire des connaissances organisé à Rabat, la semaine passée, par Jossour Forum des femmes marocaines en partenariat avec l’université du Maryland, les femmes du projet ont passé deux jours ensemble pour réfléchir, débattre, échanger et adopter un plan d’action. Les priorités et les enjeux ont été définis. Les obstacles ont été identifiés. Et les actions futures ont été évoquées.

Pour Ouafa Hajji, l’une des fondatrices de l’association Jossour et présidente de l’Internationale socialiste des femmes, un long chemin reste à parcourir. Sur le plan des droits politiques, fait-elle valoir le classement mondial de l’Union Interparlementaire du 1er Mars 2017 résume à lui seul la situation. Le Maroc est au 90ème rang derrière le Pakistan et devant le Bangladesh. L’Algérie est au 40ème rang, la Tunisie au 41ème rang.
Le projet « Promoting Women’s Leadership and Gender Inclusive Policies in the Middle East and North Africa » est désormais lancé. Les Marocaines ont deux ans pour innover, faire preuve de créativité pour sensibiliser et mobiliser autour de l’égalité et contre la violence faite aux femmes. Les résultats de cette mobilisation seront présentés en 2019, à Amman.

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte Lire la suite