Dix-sept personnes, dont huit Français, ont trouvé la mort.
Cette information judiciaire a été ouverte pour “assassinats et tentative d’assassinats en lien avec une entreprise terroriste”. Plusieurs juges d’instruction ont été saisis de ce dossier.
Au moins six personnes ont été interpellées par les autorités judiciaires marocaines. Une reconstitution de l’attentat s’est déroulée le 11 mai en présence de celui que la justice marocaine désigne comme le principal suspect.
La police marocaine a reconstitué l’attentat en présence du principal suspect. Adil El-Atmani, un Marocain de 25 ans, a été conduit dans un premier temps à la gare ferroviaire où il a décrit son arrivée à Marrakech vers 06h00 (GMT) le jeudi 28 avril, jour de l’attentat qui a fait 17 morts dont huit Français.
Il a ensuite été conduit sur la place touristique de Jamâa El Fna, à l’intérieur du café Argana visé par la bombe.
Le suspect a indiqué lors de la reconstitution qu’il avait actionné le portable qui a fait exploser la bombe à près de 300 mètres du café, près du consulat de France, selon un responsable de la police ayant requis l’anonymat.
Lors de la reconstitution, M. El-Atmani était vêtu comme le jour de l’attentat d’un sweat-shirt blanc et portait des lunettes. Il portait également une perruque et un chapeau bleu et avait avec lui une guitare.
A son passage, il a été insulté par la foule contenue derrière des barrières sur la place Jamâa El Fna noire de monde et où des forces spéciales encagoulées avaient été déployées.
Après le café Argana, la reconstitution s’est déroulée à la gare routière de Bab Doukkala, au centre de Marrakech. Le suspect y aurait pris un autocar pour la ville de Safi, où il vivait, à 350 km au sud de Casablanca.
M. El-Atmani a été arrêté la semaine dernière avec deux autres suspects "marocains décrits par les autorités comme des "admirateurs d’Al-Qaïda".
Trois autres personnes ont été arrêtées mardi mais, selon un responsable de la sécurité, elles ont eu connaissance du projet d’attentat sans avoir pris part à son exécution.
La reconstitution s’est déroulée en présence notamment de responsables des différents services de
sécurité et du parquet général, dont le procureur général du Roi près la Cour d’Appel de Marrakech, le wali de la région de Marrakech-Tensift-Al Haouz, Mohamed Mhidia, et de la présidente du Conseil communal de la ville, Fatima Zohra Mansouri.
Les investigations préliminaires des services de sécurité ont permis de découvrir des restes de produits explosifs et certains outils dont les auteurs se sont débarrassés après l’exécution de leur acte. Les individus suspectés seront présentés à la justice après achèvement de l’enquête en cours, sous la supervision du parquet compétent.