Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud, qui soutient le plan d’autonomie présenté par le Maroc pour le règlement de la question du Sahara sous souveraineté marocaine, "ne doit pas faire l’objet de représailles dans les camps de Tindouf, en Algérie", a souligné Amnesty dans un communiqué, rappelant que l’organisation a appelé, dans une lettre adressée aux dirigeants des séparatistes, le polisario à révéler le statut juridique de M. Ould Sidi Mouloud ainsi que le lieu de sa détention.
Ould Sidi Mouloud avait été arrêté le 21 septembre, rappelle Amnesty, soulignant craindre que son interpellation ne soit intervenue que sur la base du soutien qu’il a publiquement manifesté à la proposition d’autonomie du Sahara sous souveraineté marocaine.
Mohamed Cheikh Sidi Mouloud, frère de Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud, a confié à Amnesty que "ses proches ignorent le lieu de sa détention". "Les membres de sa famille ont été informés verbalement qu’il sera déféré devant un tribunal militaire dans 12 jours", poursuit Amnesty.
Mustapha Salma Sidi Mouloud, responsable au polisario, avait annoncé lors d’une conférence de presse tenue le 9 août dernier à Smara, son soutien au plan d’autonomie sous souveraineté marocaine, précise l’organisation, soulignant que peu avant son enlèvement, il avait exprimé publiquement son intention de promouvoir le plan d’autonomie auprès des populations séquestrées dans les camps de Tindouf en Algérie.
L’enlèvement de Ould Sidi Mouloud a été même confirmé par des sources dans les rangs des séparatistes, citées par Amnesty International.
II appelle, par ailleurs, les dirigeants du polisario à protéger Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud contre toute détention arbitraire ou autres mesures de représailles pour le soutien qu’il a apporté publiquement au plan d’autonomie du Sahara sous souveraineté marocaine.
"Amnesty International estime que le soutien pacifique au plan d’autonomie ne doit pas être perçu comme un acte qui justifie les restrictions imposées à la liberté d’expression", souligne le communiqué, appelant à la remise en liberté de Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud, qui doit avoir accès, avec effet immédiat, à un avocat, sa famille et tous les soins médicaux dont il aurait besoin.
L’organisation a, en outre, souligné dans sa lettre qu’elle envisage de considérer Ould Sidi Mouloud comme "un prisonnier de conscience s’il s’avère qu’il a été détenu uniquement sur la base de ses positions en faveur du plan d’autonomie".
Et Amnesty de souligner que le gouvernement algérien, en tant que pays abritant les camps de Tindouf, "assume la responsabilité de garantir le respect du droit à la liberté d’expression sur son territoire".
"Les autorités algériennes ont empêché les deux journalistes marocains de l’hebdomadaire +Assahara Al Ousbouiya+, Lahcen Tigbadar et Mohamed Slimani, d’assurer la couverture du retour de Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud aux camps de Tindouf", poursuit Amnesty.
Mohamed Slimani a confié à Amnesty que dès leur arrivée à Tindouf, lui et son collègue ont été soumis à un interrogatoire par les responsables des services algériens de sécurité et qu’ils ont été assignés à résidence surveillée jusqu’à leur expulsion de l’Algérie le 22 septembre.
(Source MAP)