A l’origine de cette première escarmouche, se trouvent des incidents ayant émaillé, dimanche dernier, un meeting pro-Bouteflika dans la ville française de Marseille et que le staff du chef d’Etat en exercice a attribués aux sympathisants "d’un certain candidat".
La campagne de Benflis, via son bureau en France, a vite fait de réagir à la vive mise en garde lancée, mardi, par les partisans du président-candidat, en se démarquant des auteurs des faits reprochés qu’elle a qualifiés de "pratiques d’un autre âge".
"Notre mise en garde vaut pour ce qui s’est passé et tout autant pour ce qui risque de se passer à l’avenir, sachant, pour notre part, que nous nous inscrivons dans une éthique à laquelle nous ne saurions déroger, mais que nous voudrions", lit-on dans un communiqué de la direction campagne de Bouteflika, déplorant les actes "inqualifiables" et "inadmissibles" des partisans de Benflis, dont le nom n’est pas cité.
Dans une déclaration à l’agence APS, la sous-commission de supervision de l’élection présidentielle à Marseille a expliqué que "cinq personnes surexcitées", scandant des slogans anti-quatrième mandat de Bouteflika, "ont voulu prendre à partie, à la fin du meeting, Amar Ghoul (ministre des Travaux publics, ndlr), un des soutiens du président sortant".
La campagne du scrutin présidentiel du 17 avril, qui se poursuivra jusqu’au 13 du même mois, se déroule, jusque-là, dans l’indifférence des électeurs, peu nombreux à participer aux meetings des six candidats, qui bénéficient pour autant d’une médiatisation intense de la part des médias publics.
Le président sortant Bouteflika (77 ans), dont les problèmes de santé l’empêchent d’animer personnellement ses réunions électorales, est considéré comme le grand favori de cette consultation.
Son challenger Ali Benflis (70 ans) semble marquer des points dans cette course, grâce à une campagne sérieuse supportée par une bonne partie de la presse indépendante, ainsi qu’à la faveur des soutiens exprimés par des personnalités de tous bords et jouissant d’une certaine influence aux niveaux local et national.
Nettement battu par Abdelaziz Bouteflika aux présidentielles de 2004, Ali Benflis, qui s’était présenté au nom du Front de libération nationale (FLN), avait alors dénoncé "une fraude massive" et "un hold-up électoral".