Neuf jeunes ont été inculpés dans la soirée de samedi dans l’enquête sur l’agression mi-janvier d’un adolescent de 15 ans hospitalisé dans un état grave après avoir été passé à tabac en plein Paris par une bande de jeunes, provoquant l’indignation à travers la France.
Dans cette affaire qui avait suscité l’émoi dans la classe politique et de la part de célébrités, « les neuf personnes présentées au juge d’instruction samedi ont été mises en examen », a indiqué une source judiciaire dimanche à l’AFP.
Cinq jeunes sont mis en cause pour « tentative d’assassinat » et un sixième pour « complicité » de ce crime. Quatre mineurs et un majeur ont été placés en détention provisoire, tandis que les quatre autres ont été placés sous contrôle judiciaire, selon la source judiciaire.
L’adolescent a été frappé dans la soirée du 15 janvier alors qu’il se trouvait avec des amis sur la dalle de Beaugrenelle, le toit aménagé d’un centre commercial, face à la Seine, dans un quartier aisé de la capitale.
La diffusion le 22 janvier d’une vingtaine de secondes d’images de l’agression sur les réseaux sociaux a suscité un vif émoi. On y voit une dizaine de jeunes en tenue de sport et blousons à cagoule s’acharnant à coups de pied et de battes ou bâtons sur une personne au sol, avant de l’abandonner.
Plusieurs célébrités, dont le footballeur Antoine Griezmann et l’acteur Omar Sy, se sont émus du sort de la victime, toujours hospitalisée dans un état grave.
Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, avait dénoncé « une attaque d’une sauvagerie inouïe ». La présidence de la République avait annoncé le 24 janvier avoir eu « un échange » avec la mère de Yuriy, Nataliya Kruchenyk.
Un avocat d’un des mis en cause contacté par l’AFP avait indiqué samedi que « le degré de l’implication des neuf est très divers ».
Le passage à tabac de Yuriy a braqué les projecteurs sur les phénomènes des bandes dans la capitale française, dont la rivalité dégénére en affrontements pour des motifs parfois futiles.
Ces rivalités entre bandes ont coûté la vie à six jeunes en 2017 et 2018 à Paris selon les autorités qui ont recensé 83 affrontements en 2020 dans la capitale (contre 159 en 2016).