Affaire DSK : Accor aurait prévenu l’Elysée
Le groupe français Accor a riposté dimanche face aux accusations portées par certains fidèles de Dominique Strauss-Kahn, qui mettent en cause le rôle de la direction de l’hôtel Sofitel de Manhattan dans l’affaire DSK. Pourtant, l’AFP affirme que l’Elysée a été prévenu de l’arrestation du patron du FMI par l’entreprise.
Dimanche, le député socialiste François Loncle a directement mis en cause l’entreprise. "Tout n’est pas clair dans le comportement des dirigeants du Sofitel et du groupe Accor et il peut y avoir eu des connexions entre le groupe Accor avant et après l’affaire et peut-être certaines officines françaises", a-t-il lancé sur France Info. Une autre fidèle de DSK, Michèle Sabban, a estimé sur RCJ qu’il fallait "regarder l’attitude de la direction du Sofitel parce qu’il y a quand même quelque chose qui ne va pas", pointant notamment le directeur de l’hôtel qui "a pris le temps aussi pour appeler Paris".
Le groupe Accor, mêlé à ce que la socialiste qualifie de "manipulation" et d’"attentat politique"? L’entreprise a immédiatement répondu à ces attaques. "Les dirigeants du groupe Accor démentent formellement les allégations proférées à leur encontre, laissant entendre qu’ils seraient intervenus d’une quelconque manière dans le déroulement et le traitement de cette affaire", est-il indiqué un communiqué publié dimanche. "Ces informations sont sans fondement et pourraient être considérées comme diffamatoires", avertit le groupe hôtelier. Avec les dernières révélations de presse qui dressent un portrait sombre de Nafissatou Diallo, l’hypothèse d’un piège tendu à DSK trouve pourtant de plus en plus d’adeptes.
"Un complot international"
L’offensive portée par certains partisans de Dominique Strauss-Kahn fait écho aux théories du complot évoquées dans les premiers temps de l’affaire DSK, à la mi-mai. Michèle Sabban avait alors affirmé que l’arrestation du directeur général du FMI résultait d’un "complot international". "C’est le FMI qu’on a voulu décapiter et pas tant le candidat à la primaire socialiste", avait-elle alors déclaré. "Tout le monde sait que sa fragilité, c’est la séduction, les femmes. Ils l’ont pris par cela", avait justifié Michèle Sabban.
Toutefois, les socialistes et les strauss-kahniens n’étaient pas les seuls à accréditer la thèse d’un piège tendu à DSK. Christine Boutin, Dominique Paillé et Henri de Raincourt avaient indiqué avoir pensé à cette hypothèse. Jacques Attali, l’ancien conseiller de François Mitterrand, avait même évoqué une "manipulation", en soulignant que les faits s’étaient déroulé dans un hôtel appartenant à une chaîne française. Quelque soit la vérité, l’affaire DSK n’en est certainement pas à son ultime rebondissement.