"Beaucoup de gens s’arrêtent pour nous écouter ou nous encourager. Certains font des selfies avec nous. Nous donnons de la joie aux gens", sourit Sayaf, la vingtaine, en grattant une guitare électroacoustique branchée à un ampli.
Entre bâtiments administratifs et immeubles Art-déco, le jeune homme tient le micro, accompagné à la trompette par Tileman, un "babacool" allemand qui sillonne le monde avec son instrument.
"J’ai laissé tomber mes études pour me consacrer à la musique, et joue quotidiennement dans la rue", raconte Sayaf, bottes en cuir et lunettes noires de rockstar. Dans son chapeau à même le sol, une poignée de dirhams. Des passants s’arrêtent un instant pour écouter quelques notes, parfois déposer une pièce.
"Cette ambiance, on la retrouvait surtout à Essaouira (sud), ville hippie par excellence. Mais maintenant, elle se généralise aux principales villes du pays", se réjouit un passant, Adil, guide touristique quadragénaire.
A une centaine de mètres de là, d’autres musiciens, danseurs de hip-hop et "artistes" improvisés se retrouvent sur une esplanade arborée en face du Parlement. Et il en va ainsi désormais tous les soirs.
Le phénomène, qui donne une forme de convivialité, date de trois ou quatre mois, selon les habitants de Rabat.
Et chose nouvelle, la police, omni-présente dans le centre de la capitale, n’intervient quasiment pas. Ceci alors que la préfecture de Rabat a renforcé depuis janvier la lutte contre la mendicité, très ostensible, qui ternit l’image de Rabat.
(Avec AFP)