Polémique en Irak après des visites de responsables en Israël
Des visites de responsables irakiens en Israël, annoncées depuis l’Etat hébreu, faisaient lundi polémique en Irak où le numéro deux du Parlement a réclamé une enquête pour identifier ces responsables ayant franchi selon lui une « ligne rouge ».
Le premier adjoint du président du Parlement irakien, Hassan Karim al-Kaabi, a réclamé lundi dans un communiqué "une enquête" de l’Assemblée pour "identifier ceux qui se seraient rendus en territoire occupé, en particulier si ce sont des députés", faisant référence à Israël.
"Se rendre en territoire occupé est une ligne rouge et une affaire extrêmement sensible pour tous les musulmans", selon ce proche du leader chiite Moqtada Sadr.
Sur Twitter, le ministère israélien des Affaires étrangères avait assuré que les 15 visiteurs irakiens étaient des "personnalités chiites et sunnites influentes dans le pays", sans toutefois donner de noms.
Affirmant soutenir ces visites, il avait aussi précisé que ces Irakiens avaient rencontré "des universitaires et des officiels israéliens" et visité Yad Vachem, le mémorial de la Shoah à Jérusalem.
Le porte-parole de ce mémorial a confirmé lundi à l’AFP qu’"un groupe de dix Irakiens" y avait "effectué une visite guidée fin décembre", ajoutant ne pas être en mesure de donner plus de précisions sur l’identité et les fonctions de ces personnes.
La chaîne de télévision privée israélienne Hadashot, qui les désignent comme des "dirigeants locaux" irakiens, a assuré dimanche qu’ils avaient tenu à souligner qu’ils n’étaient pas en visite officielle et que leur venue devait avoir lieu dans le plus grand secret.
Une importante communauté juive irakienne vit en Israël et réclame régulièrement une normalisation des relations entre l’Irak et l’Etat hébreu.
Mais la question reste sensible et le fait qu’Israël a été fin 2017 l’unique pays à soutenir le référendum d’indépendance du Kurdistan irakien a provoqué l’ire de responsables à Bagdad.
En 2008, un député irakien avait provoqué une levée de boucliers en se rendant en Israël. Le Parlement avait voté la levée de son immunité et l’avait interdit de voyage. Et en 2017, une ancienne Miss Irak avait suscité la controverse en prenant un selfie avec Miss Israël.