Le cessez-le-feu entré en vigueur dans la bande de Gaza prévoit l’ouverture immédiate des points de passage entre Israël et l’enclave palestinienne pour "l’entrée rapide de l’aide humanitaire, des secours et des moyens de reconstruction", a annoncé la médiation égyptienne.
La trêve, annoncée comme "permanente" par les Palestiniens, est entrée en vigueur à 16h00 GMT (19H00 locales). Des tirs de joie étaient entendus à Gaza.
Outre les 2.143 morts et les 11.000 blessés, c’est 1,8 million de personnes qui ont été "affectées" dans la bande de Gaza par la guerre, selon le Bureau de coordination des Affaires humanitaires de l’ONU (Ocha). 475.000 personnes ont notamment été déplacées, trouvant refuge dans les abris de l’ONU, du gouvernement palestinien ou chez des proches, selon l’Ocha.
Par ailleurs, de même source, près de 55.000 maisons ont été touchées par les frappes israéliennes, dont au moins 17.200 totalement ou quasi-totalement détruites.
L’accord permettra aussi "la poursuite des négociations indirectes (au Caire) entre les deux parties sur les autres sujets dans un délai d’un mois après le début du cessez-le-feu", lit-on dans un communiqué du ministère égyptien des Affaires étrangères.
Les Palestiniens ont affirmé maintes fois qu’ils ne signeraient aucun accord qui ne prévoirait pas une levée du blocus israélien de Gaza, alors que les Israéliens font eux de la démilitarisation de l’enclave une condition sine qua non.
Cet accord met un terme à 50 jours de violence et plusieurs semaines de négociations, entrecoupées de trêves temporaires régulièrement rompues.
Le dernier cessez-le-feu avait ainsi tourné court au bout de neuf jours: il y a une semaine, les violences avaient repris de plus belle, tuant 121 Palestiniens et deux Israéliens, portant à cinq le nombre de civils tués en territoire israélien depuis le début de la guerre le 8 juillet.
Dans la journée, avant l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, des roquettes palestiniennes se sont abattues sur l’Etat hébreu tandis que les drones israéliens ont mené des raids meurtriers, tuant douze Palestiniens. Deux d’entre eux ont été mortellement touchés par des tirs de chars israéliens postés en bordure de Gaza.
– Deux immeubles dévastés –
L’aviation visait depuis trois jours de nouvelles cibles dans l’étroite langue de terre surpeuplée bordant la Méditerranée, ses appareils écrasant sous les bombes les immeubles les plus hauts de Gaza.
Deux bâtiments de 14 et 16 étages –comptant des dizaines d’appartements résidentiels et autant de familles– ont ainsi été réduits mardi à des tas de débris après avoir été touchés par plus d’une dizaine de missiles.
A l’aube, 25 personnes ont été blessées, dont quatre secouristes et un journaliste local, selon les secours palestiniens, quand le premier bâtiment de 16 étages s’est effondré. L’armée israélienne avait auparavant appelé les habitants à le quitter "immédiatement car elle allait le bombarder", a rapporté un résident du quartier.
"Ils ont tous couru dans la rue pour s’abriter", a-t-il précisé à l’AFP. Les six bombes ont emporté 60 appartements, un centre commercial et des dizaines de magasins dans cette tour.
Un peu plus tard, un immeuble résidentiel abritant le siège de la radio du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), le principal mouvement de la gauche, Sawt al-Chaab (La voix du peuple, en arabe) a été en grande partie détruit. Ce raid a fait 15 blessés, selon les secours.
La branche armée du Hamas, les Brigades Ezzedine al-Qassam, a affirmé avoir répondu à ces destructions par "un tir sur Haïfa (dans le nord d’Israël) et quatre tirs sur Tel-Aviv". Des tirs qui n’ont pas atteint ces villes, a assuré l’armée israélienne, qui a toutefois fait état de 98 roquettes tombées sur les villes bordant Gaza. Un civil a par ailleurs été tué par la chute d’un obus de mortier dans le sud, près de l’enclave.