"Tant d’occasions ont été manquées, tant de temps a été perdu, tant de retards se sont accumulés. Tout cela, nous en paierons un jour le prix fort", a indiqué M. Benflis dans une interview publiée dans le dernier numéro de l’hebdomadaire "Jeune Afrique", notant qu’il ne peut que constater "la déliquescence du système politique, le délitement de l’Etat, la dérive des institutions, la perdition économique, la désagrégation sociale et la généralisation de la corruption".
Dans ce premier entretien qu’il accorde à la presse écrite depuis dix ans, le candidat à la présidentielle algérienne, fait remarquer que l’Algérie ne peut rester indéfiniment un îlot d’anachronismes politiques et de gouvernance obsolète, notant que sa motivation reste d’œuvrer à mettre le pays sur la voie d’un changement démocratique apaisé et coordonné.
M. Benflis, qui avait subi une défaite lors de l’élection présidentielle de 2004, avec seulement 6,4 pc des voix face au président Abdelaziz Bouteflika, a souligné qu’il n’y a pas lieu de ressentir de l’humiliation, dans la mesure où il n’avait pas été battu par un adversaire politique plus performant ou par l’adhésion citoyenne à un projet politique supérieur au sien.
"L’adversaire qui a eu raison de moi a un nom connu en Algérie : c’est la fraude, qui n’entrave en rien l’honorabilité de ceux qui en sont victimes", a-t-il dit, notant que lors de ce scrutin, il n’a pas eu le sentiment de livrer un combat à armes égales ou l’impression que le code d’honneur a été observé.
Et de souligner que son chemin s’est écarté de celui de Bouteflika lorsque des désaccords fondamentaux sont apparus entre eux sur des dossiers très lourds, notamment la loi sur les hydrocarbures et celle sur l’indépendance de la justice.