Palestiniens et policiers israéliens se sont une nouvelle fois affrontés mardi sur l’esplanade des Mosquées, au troisième et dernier jour des célébrations du nouvel an juif. L’esplanade, qui abrite la mosquée Al-Aqsa et le Dôme du Rocher, est considérée comme le troisième lieu saint de l’islam mais elle est aussi révérée par les juifs comme le mont du Temple.
"Les incursions des forces israéliennes dans la mosquée Al-Aqsa (…) et les violences répétées contre les fidèles sont une agression flagrante contre les nations arabes et musulmanes et tous les adeptes des religions monothésistes", a déclaré Mohamed Momani, ministre de l’Information et porte-parole du gouvernement jordanien.
Ces "crimes" n’apporteront pas la sécurité et la stabilité à Israël", a-t-il ajouté.
Comme depuis le début dimanche des célébrations du Nouvel an juif, les policiers israéliens se sont heurtés dans la matinée à des hommes masqués retranchés dans la mosquée Al-Aqsa pour protester contre les visites de juifs sur l’esplanade. Depuis dimanche, les heurts éclatent quand les policiers entrent sur le site pour les en déloger avant l’ouverture à 07H30 des visites pour les touristes non musulmans et les juifs.
Le ministre jordanien a appelé le gouvernement israélien à "cesser immédiatement ses provocations", affirmant que son pays étudiait "soigneusement toutes les options diplomatiques et juridiques lui permettant de protéger les lieux saints des attaques israéliennes".
La Jordanie, liée à Israël par un traité de paix, est la gardienne de l’esplanade des Mosquées selon le statu quo de 1967.
En recevant le Premier ministre britannique David Cameron lundi, le roi Abdallah II de Jordanie a mis en garde Israël contre toute "nouvelle provocation", qui "affecterait la relation" entre les deux Etats. En novembre dernier, Amman avait rappelé son ambassadeur après des heurts similaires.
Le roi a évoqué mardi les "agressions" israéliennes lors d’entretiens téléphoniques avec les présidents palestinien Mahmoud Abbas et égyptien Abdel Fattah al-Sissi.
Il a en outre appelé la communauté internationale à adopter une "position ferme" et à veiller " à l’arrêt des agressions et violations israéliennes", lors d’un entretien téléphonique avec le président du Parlement européen Martin Schulz.